Vaccination

Grippe : il ne faut pas attendre pour se faire vacciner

La campagne de vaccination contre la grippe débutera le 17 octobre 2023 et les professionnels de santé s’entendent sur un point : pour une plus grande efficacité, les personnes ciblées -  les plus de 65 ans, les individus fragiles comme les enfants - doivent se faire vacciner le plus tôt possible.

  • Par Sophie Raffin
  • SeventyFour/istock
  • 26 Sep 2023
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    Avec 9.000 décès, 1 million de consultation en médecine de ville, plus de 20.000 hospitalisations par an, la grippe a un poids considérable sur la santé française. La campagne de vaccination - mise en place pour freiner l’épidémie saisonnière et protéger les personnes à risque - débutera le 17 octobre 2023.

    "La Covid-19 a permis de faire comprendre qu’avec un virus, on n’a pas qu’une présentation clinique. Cela peut aller de l’absence de symptômes au décès. Mais également que la politique vaccinale n’est pas forcément là pour ne pas avoir la maladie, mais pour éviter les formes graves", explique la Dr Anne Mosnier, médecin généraliste et épidémiologiste, lors d’une rencontre avec la presse organisée par Viatris, le 26 septembre 2023. Malgré cette prise de conscience, l’Hexagone a encore du chemin à parcourir dans la lutte contre les virus respiratoires. La couverture vaccinale anti-grippale était de 51,5 % l’année dernière. Un taux bien faible au vu de l’objectif de 75 % fixé par l’OMS.

    Grippe : les enfants sont surreprésentés dans les hôpitaux

    Pour mieux lutter contre le virus Influenza et ses graves conséquences, la Haute Autorité de Santé (HAS) a étendu ses recommandations de vaccination antigrippale aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus. Ils sont en effet des cibles de choix pour la grippe. Selon les données du réseau Oscour enregistrées entre 2011 et 2022, 37 % des passages aux urgences pour syndrome grippal concernent les 2 à 14 ans, alors que ces derniers ne représentent que 16 % de la population.

    "Ces chiffres montrent qu’il y a une surreprésentation de la population pédiatrique lors des épidémies de grippe. La maladie touche ainsi beaucoup les enfants les conduisant aux urgences ou en consultation de ville, ou même en réanimation, mais c’est beaucoup plus rare heureusement", explique la Dr Catherine Weil-Olivier, pédiatre et ancienne cheffe de service de pédiatrie générale aux hôpitaux de Paris et Colombes.

    Pour l’experte, la vaccination contre la grippe des plus jeunes offre ainsi plusieurs avantages. En premier lieu, cela préserve leur santé et réduit l’absentéisme scolaire. De plus, de nombreuses études ont montré que leur vaccination permet de réduire la diffusion de la maladie au sein de la population, notamment les personnes âgées. Par ailleurs, cela a pour effet indirect de soulager les tensions chez les médecins de ville et les établissements hospitaliers.

    “Tous nos systèmes de santé sont à la lisière de l’étranglement. La triple épidémie (covid, grippe, VRS) de l’année dernière a bien montré cet effet de saturation”, rappelle la Dr Anne Mosnier.

    Vaccination contre la grippe : il faudrait prévoir de le faire en octobre ou début novembre

    Il est prévu que les enfants entre 6 mois et 9 ans qui n’ont jamais été vaccinés contre la grippe reçoivent 2 doses, à au moins 4 semaines d’intervalle. Face à cette particularité, la Dr Catherine Weil-Olivier conseille d'effectuer la vaccination au début de la campagne de vaccination. “Plusieurs études ont montré qu’on est vraiment protégé à la deuxième dose. Ainsi pour les enfants, il vaut mieux faire cette première injection assez tôt. La deuxième dose sera alors programmée mi-novembre et ils seront ainsi pleinement protégés au moment de la période épidémique”.

    Ce conseil n’est pas uniquement valable pour les plus jeunes d’ailleurs. “Les gens ont tendance à attendre. Néanmoins, retarder un vaccin, c’est prendre le risque qu’il ne soit jamais fait, car la contamination a eu lieu. Bien sûr, il n’est pas nécessaire de tous se faire vacciner le 17 octobre. Toutefois, il est préférable de le faire en octobre ou début novembre. Il ne faut pas reporter les vaccinations”, précise la Dr Anne Mosnier.

    Olivier Rozaire, pharmacien d’officine et Président de l’URPS Auvergne-Rhône-Alpes, partage le point de vue des deux médecins : “n’attendez pas d’avoir eu la grippe et d’être hospitalisé pour vous dire que le vaccin contre la grippe est utile. C'est le même principe qu'installer une alarme après un cambriolage… surtout qu’au vu de l’état du système de santé actuellement, il vaut mieux éviter de se retrouver aux urgences en pleine épidémie”.

    Le pharmacien peut vacciner les enfants à partir de 11 ans

    Une partie des enfants - désormais intégrés dans les recommandations de vaccination antigrippale de la HAS - pourront recevoir leur injection en pharmacie. En effet, autre nouveauté de cette campagne 2023/2024 : le pharmacien peut désormais prescrire et administrer l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal à partir de l’âge de 11 ans (à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées). "L’extension des compétences vaccinales est une bonne chose pour les professionnels de santé, mais aussi pour les patients, car cela apporte une simplification du parcours vaccinal et répond au besoin d’immédiateté", indique Olivier Rozaire.

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