Règles abondantes
Règles : voici la protection périodique la plus efficace, selon une étude
Les disques menstruels - variante de la cup - seraient la protection la plus efficace en cas de règles abondantes car ils auraient une meilleure capacité d’absorption.
26 % de la population mondiale à ses règles et pour une personne sur trois, elles sont abondantes. Pourtant, peu de données scientifiques existent sur la manière de gérer un flux très important. Pour la première fois, des chercheurs ont réalisé une étude comparative pour identifier la protection hygiénique la plus efficace. Dans BMJ Sexual & Reproductive Health, ils expliquent que les disques menstruels offrent la meilleure protection en cas de règles abondantes.
Règles : une étude réalisée avec du sang
L’équipe de l’université de l’Oregon a comparé 21 protections périodiques différentes : des tampons, des serviettes, des coupes menstruelles ou cups, des disques menstruels, des protections en silicone qui se placent dans le vagin, et des culottes menstruelles. Pour chacun de ces produits, différents niveaux d’absorption ont été testés.
À la différence des études réalisées par les fabricants pour mesurer l’efficacité de leurs produits, les scientifiques n’ont pas utilisé de l’eau ou une solution saline pour estimer la capacité d’absorption, mais du sang. Plus précisément, ils ont eu recours à des stocks périmés de concentré de globules rouges, qui ne pouvaient plus être utilisés pour soigner. Ce liquide correspond à du sang dont on a retiré les plaquettes et le plasma. La texture obtenue est plus proche du sang menstruel, en comparaison à l’eau ou à une solution saline.
Quelle est la protection hygiénique la plus efficace ?
Les résultats des tests ont montré qu'en moyenne, les disques menstruels offraient la meilleure absorption, avec une moyenne de 61 ml et jusqu’à 80 ml pour la marque Ziggy. Les règles abondantes sont justement définies par une quantité de sang perdu supérieure à 80 ml par jour, selon les Hospices Civils de Lyon.
À l’inverse, les culottes menstruelles avaient la capacité d’absorption la plus faible, avec moins de 2 ml, quel que soit le modèle. Les tampons, les serviettes et les cups menstruelles pouvaient contenir des quantités comprises entre 20 et 50 ml.
Protections hygiéniques : l'absorption annoncée par les fabricants est surestimée
Les chercheurs ont remarqué qu’il y avait un décalage entre la capacité d'absorption rapportée par le fabricant et la réalité. "Nous avons également constaté que l'étiquetage de la capacité du produit était discordant avec nos résultats - la majorité des produits ont indiqué qu'ils avaient une capacité supérieure à celle trouvée par nos tests, développent-ils. Nous soupçonnons que cela est dû à des tests de produits avec des liquides non sanguins, comme l'eau ou une solution saline."
Pour autant, ils reconnaissent que le ressenti des femmes pourrait être encore différent de leurs résultats, car même s’ils ont utilisé des globules rouges, plus ressemblants au sang menstruel que l’eau, cela reste probablement "en deçà" de la réalité. "Des raisons de confort et de commodité peuvent inciter les femmes à changer de produit avant saturation, ce qui peut surestimer un flux sanguin abondant", complètent-ils.
Cycle menstruel : il faut mieux identifier les règles abondantes
Si ces résultats sont susceptibles d'aider les femmes à trouver des protections hygiéniques plus adaptées, les scientifiques souhaitent aller plus loin. "Je préférerais de loin que les personnes ayant des règles abondantes contactent leur médecin pour savoir ce qui peut être fait pour réduire les saignements, plutôt que d'essayer de trouver un produit plus adapté", explique Bethany Samuelson Bannow, l’une des autrices de cette étude.
Les travaux réalisés sur les capacités d’absorption réelles de ces différents produits pourraient aider les professionnels de santé à "mieux quantifier la perte de sang menstruel, à proposer des tests de diagnostic et à traiter avec précision les saignements menstruels abondants". Ils peuvent révéler la présence d’un problème de santé plus grave comme des troubles de la coagulation, un dérèglement hormonal ou des fibromes, des lésions de l’utérus.