Chez les femelles anophèles

Eradiquer le paludisme en modifiant le code génétique des moustiques

Le paludisme est transmis à l’homme par les moustiques femelles anophèles. Des chercheurs espèrent éradiquer ces insectes tueurs en les modifiant génétiquement.

  • Par Julien Prioux
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 10 Jun 2014
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    En 2012, le paludisme a été à l’origine de 627 000 décès, pour la plupart parmi les enfants africains. Et les voyageurs non immunisés venant de régions exemptes de paludisme sont très vulnérables à la maladie lorsqu’ils sont infectés. Alors, pour venir à bout de cette maladie infectieuse, des scientifiques ont eu une idée ingénieuse. Celle de modifier le code génétique des moustiques anophèles, insectes à l'origine de l'infection, dans le but d'éradiquer la maladie.

    Changer le sex-ratio des moustiques anophèles
    Dans une étude publiée dans la revue scientifique britannique Nature Communications, des chercheurs de l'Imperial College de Londres ont testé une nouvelle méthode génétique qui déforme le sex-ratio des moustiques anophèles gambiae, les principaux émetteurs du parasite du paludisme. De sorte que les moustiques femelles qui piquent et transmettent la maladie pour les êtres humains soient exterminées.
    Les scientifiques ont en fait injecté chez les moustiques anophèles une enzyme capable de couper un fragment d'ADN de ces insectes. La progéniture des moustiques génétiquement modifiés a été presque exclusivement masculine, à 95 %. 
    Il a fallu aux chercheurs six ans pour produire une variante efficace de l'enzyme. 

    « La recherche en est encore à ses débuts, mais j'ai vraiment bon espoir s'agissant de cette nouvelle approche. Elle pourrait au final conduire à un moyen pas cher et efficace pour éliminer le paludisme dans des régions entières. Notre objectif est de permettre aux gens de vivre librement, sans la menace de cette mortelle maladie », a conclu le Dr Roberto Galizi du Département des sciences de la vie à l'Imperial College de Londres.


    La propogation des moustiques résistants aux insecticides
    Avec cette expérience, c'est la première fois que des scientifiques réussissent à influer sur le sex-ratio de ces moustiques.  Pour rappel, depuis 2000, l'augmentation des mesures de prévention et de contrôle ont réduit le taux de mortalité du paludisme mondiaux de 42 %.
    Mais la maladie reste un tueur répandue surtout dans les régions d'Afrique sub-saharienne vulnérables. Enfin, le contrôle du paludisme a également été menacé par la propagation de moustiques résistants aux insecticides et de parasites du paludisme résistants aux médicaments. Selon les dernières estimations de l'Organisation mondiale de la Santé, plus de 3,4 milliards de personnes sont à risque de contracter le paludisme dans le monde. Des autochtones, mais aussi des voyageurs.

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