7 point de plus qu’en janvier 2012
3 ados sur 4 se sentent bien dans leurs baskets
Si le sentiment de satisfaction personnelle est dominant chez les ados, un sondage révèle des appréhensions sur la violence et le harcèlement.
Depuis 10 ans, contrairement aux idées reçues et aux discours ambiants, il semble que nos ados aillent bien ! Selon le sondage réalisé depuis 2005 par Ipsos Santé pour la Fondation Pfizer, on pourrait même dire qu’en 2014, la jeune génération ne s’est jamais portée aussi bien. Sur 798 adolescents âgées de 15 à 18 ans interrogés, 74 % d’entre eux se disent satisfaits de ce qui leur arrive dans leur vie. En janvier 2012, ils étaient seulement 67%.
« Tant qu’on vit, on est en appétence. La vie, c’est l’appétence à l’échange. Ils ont envie de vivre leur vie, il y a une attente des jeunes, explique le Pr Philippe Jeammet, pédopsychiatre et Président de la Fondation Pfizer. Au travers de ses Forums Adolescences, la Fondation Pfizer donne depuis 10 ans l’opportunité aux ados de débattre d’égal à égal sur des sujets qui les concernent : relation filles-garçons, différences entre générations, rites de passage et devenir adulte…
Une jeune génération qui va de mieux en mieux
Premier constat étonnant concernant les résultats de cette enquête, les jeunes se sentent très à l’aise avec leurs parents. En effet, alors que l’adolescence est souvent synonyme d’une certaine prise de distance avec les adultes, 85% les jeunes interrogés affirment pouvoir parler facilement avec eux. Autre résultat de cette enquête qui reflète un certain bien être des jeunes, ils déclarent à 85% savoir à qui s’adresser en cas de difficultés personnelles. Enfin, contrairement à l’image parfois véhiculée de l’ado qui sèche les cours ou se rend à l’école en traînant des pieds, 72% ont affirmé se sentir bien à l’école.
Un mal-être croissant chez les plus vulnérables
Même si les résultats du baromètre bien-être sont plutôt bons, cette étude révèle toutefois que le niveau de mal-être augmente chez une partie des adolescents. En effet, 30 % des jeunes se sentent souvent mal dans leur peau, soit 5 points de plus qu’en novembre 2012. Et près d’un tiers des ados ont du mal à aller vers les autres.
Mais cette propension au mal-être ne représente pas la majorité de cette tranche d’âge. Au vu de ce sondage, elle serait présente à 41 % au collège, à 45 % chez les jeunes non-scolarisés et à 37% chez ceux qui ont des parents séparés ou divorcés. « Ces chiffres ont tendance à beaucoup varier d’une année à l’autre et il n’est pas facile de trouver une signification pertinence. Ce mal-être vient néanmoins certainement du miroir auquel les ados font face, à savoir celui des adultes, précise Philippe Jeammet. Dès que leur vie ne correspond pas à leurs désirs, tout semble s’effondrer. »
Des ados préoccupés par la violence et mal informés
L'étude Ipsos santé/Fondation Pfizer met tout de même en évidence que les jeunes sont très sensibles aux risques « sociaux ». Le harcèlement, les phénomènes de bouc-émissaires ou de racket les inquiètent. 70 % des jeunes se disent même soucieux de la violence et 55 % se montrent préoccupés par la sexualité.
« La société véhicule des messages très normés et si le jeune n’entre pas dans ces codes édictés par le société, il est automatiquement rejeté. Nous adultes, avons construit ces messages. Nous avons développé une exclusion sociale sans nous en rendre compte, » précise Marie Choquet, psychologue.
Par ailleurs, l’enquête révèle que cette angoisse va de pair avec un manque d’information. Les jeunes sont même nombreux à regretter le peu d’actions menées sur ces risques « sociaux » dans le cadre de leur scolarité. En effet, 73% déclarent n’avoir eu aucune prévention sur le suicide, par exemple, 63 % sur le harcèlement et 54 % sur le racket.
Un vide qui peut s’avérer problématique puisque, parmi les comportements à risque sociaux, 23 % témoignent être victimes de violence à l’école. Et cette préoccupation des ados sur ces sujets transparaît d’ailleurs dans les travaux menés récemment par les jeunes sous l’impulsion de la Fondation Pfizer. Afin de mieux comprendre les comportement à risques elle a donné la parole à des lycéens de 8 Académies via son projet « Prévention Ados : tout un scénario ». Sur les 16 projets de scénarios écrits par ces 152 lycéens, 5 ont été consacrés au thème du harcèlement.