Onco-Thoracique
CBNPC : Impact des délétions STK11, KEAP1 et SMARCA4 sur le pronostic
Les délétions des gènes STK11, KEAP1 et SMARCA4 chez les patients atteints de CBNPC métastatique sont associées à un moins bon pronostic et une moindre réponse à la chimiothérapie-immunothérapie. Cette altération génétique pourrait influencer la prise en charge thérapeutique.
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- Rasi Bhadramani/iStock
Le Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) est l’un des cancers les plus fréquents en incidence, et le premier en termes de mortalité par cancer. La maladie est hélas majoritairement diagnostiquée au stade métastatique, nécessitant un traitement systémique. Chez la majorité des patients, on recommande une association de chimiothérapie-immunothérapie ; seulement une minorité pourra bénéficier d’une thérapie ciblée en première ligne.
Cependant, certains patients progressent rapidement sous cette association de chimiothérapie-immunothérapie. Les auteurs s’intéressent ici à la délétion des gènes STK11, KEAP1 et SMARCA4 chez les patients atteints de CBNPC métastatiques en première ligne de chimio-immunothérapie.
La délétion de STK11, KEAP1 et SMARCA4 engendre un moins bon pronostic…
Il a été rapporté qu’une mutation dans les gènes STK11, KEAP1 et SMARCA4 est associée à un moins bon pronostic sous immunothérapie.
Dans le travail ici rapporté, sur une cohorte de plus de 3 000 patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde, 14,7 % présentaient une délétion de STK11, 13,5 % une délétion de KEAP1, et 13,7 % une délétion du gène SMARCA4. Les patients de ce sous-groupe de CBNPC ayant une délétion de STK11/KEAP1/SMARCA4 présentaient une expression de PDL1 faible et un stade de la maladie plus avancé.
Ces premiers résultats suggèrent qu’un patient porteur d’une délétion STK11/KEAP1/SMARCA4 risque d’avoir une moindre réponse à l’immunothérapie et est porteur d’une maladie plus agressive.
… à cause d’une moindre réponse au traitement
Parmi 767 patients traités par chimiothérapie-immunothérapie, ces délétions étaient associées à un moins bon taux de réponse objective, proche de 30 % seulement (versus 44 % chez les patients sans ces délétions). La présence de ces délétions semble ainsi avoir le même effet que la présence de mutations de ces mêmes gènes, lorsque les patients sont sous chimiothérapie-immunothérapie.
Ces résultats sont concordants avec le fait que les mutations déjà décrites de ces trois gènes dans le CBNPC sont des mutations perte de fonction. Ainsi, une délétion du gène mime la perte de fonction retrouvée avec la mutation.
Ainsi, les patients porteurs d’une mutation ou d’une délétion des gènes STK11/KEAP1/SMARCA4 sont de moins bons pronostics sous immunothérapie et chimiothérapie-immunothérapie. Aujourd’hui, il n’y a pas de prise en charge spécifique pour ces patients.