Pneumologie

Réadaptation respiratoire : dès le début de la prise en charge de l’exacerbation chez les patients BPCO

La réadaptation respiratoire à domicile pourrait être proposée dès le début de la prise en soin des exacerbations ambulatoires de BPCO et apporter des résultats significatifs sur l’amélioration de la qualité de vie, chez des patients peu sévères. Ne pas attendre la sévérité pour les patients ambulatoires notamment exacerbateurs fréquents. D’après un entretien avec Jean-Marie GROSBOIS.

  • 20 Fév 2025
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    Une étude dont les résultats sont parus en décembre 2024 dans Thorax, a cherché à démontrer l’intérêt de commencer la réadaptation respiratoire à domicile dans les 48h00 de la prise en charge des patients BPCO présentant une exacerbation légère à modérée, traitée en ambulatoire. Il s’agit d’un essai randomisé contrôlé, réalisé par une équipe portugaise. Au total, 24 patients ont été inclus dans le groupe expérimental et 26 patients dans le groupe contrôle.. Ils ont bénéficié de deux sessions par semaine pendant trois semaines, comportant des activités physiques adaptées, du réentraînement à l’effort et de l’éducation thérapeutique. Les patients avaient en moyenne 72 ans, un VEMS à 42%, 44% d’entre eux étaient GOLD E, 8% avaient une oxygénothérapie ou une VNI et aucun d’entre eux n’avait été hospitalisé dans l’année précédente.

     

    Une proposition de réadaptation plus précoce

    Le docteur Jean-Marie GROSBOIS, pneumologue et coordinateur médical de FormActionsanté, à Pérenchies, rappelle que à la lumière de la littérature, la réadaptation respiratoire est généralement proposée au bout de quatre semaines, après une hospitalisation pour exacerbation sévère et mise en place en hospitalisation complète ou à temps partiel. Il félicite L’originalité de ce travail est de s’intéresser aux exacerbations peu sévères, avec des patients qui peuvent bénéficier d’une réadaptation à domicile. Dans le groupe réadaptation il existe une amélioration significative de la qualité de vie du test de lever de chaises et des autres paramètres analysés (PROMS). L’analyse qualitative (PREMS) réalisée par interviews des patients ayant bénéficié de la réadaptation vient renforcer l’analyse quantitative. Jean-Marie GROSBOIS explique que la prise en charge à domicile permet une plus grande flexibilité qu’en hospitalisation. Il est plus facile de libérer du temps soignant et donc de prendre en charge les patients dans les 48 premières heures.

     

    Une prise en charge appréciée par les patients

    Jean Marie GROSBOIS explique que cette prise en charge précoce au domicile est très appréciée des patients et qu’ils ont un très bon ressenti de l’approche éducative. Le résultat sur la qualité de vie prouve l’intérêt d’une réadaptation respiratoire précoce aussi chez les exacerbateurs peu sévères. Il précise que des études complémentaires sur de plus larges échantillons et sur un plus long terme sont nécessaires, même si les recommandations disent que la réadaptation respiratoire est efficace chez les patients hospitalisés, il ne faut pas attendre la sévérité pour la proposer car le bénéfice est tout aussi important chez les patients BPCO avec une exacerbation peu sévère, dont la pris en soin au domicile est largement facilitée.

     

    En conclusion, ce travail apporte une pierre supplémentaire à l’édifice de l’intérêt de la réadaptation respiratoire chez les patients atteints de BPCO, quel que soit leur stade et le type d’exacerbation qu’ils présentent. L’impact sur la qualité de vie n’est plus à démontrer et la précocité de sa mise en route apporte un intérêt supplémentaire.

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    JDF

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