Pneumologie

BPCO et PID : pas d’intérêt de la mirtazapine pour améliorer la dyspnée

Bien qu’elle ait été initialement prometteuse, la mirtazapine se révèle inefficace contre la dyspnée dans la BPCO et les pneumopathies interstitielles diffuses, à l’issue d’une étude internationale multicentrique. De plus, la prévalence élevée des effets indésirables incite à ne pas recommander ce schéma thérapeutique.

  • 28 Nov 2024
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2024, dans le Lancet Respiratory Medicine, a cherché à évaluer l’efficacité de la mirtazapine dans le traitement de la dyspnée des patients atteints de BPCO ou de pneumopathie interstitielle diffuse. Il s’agit d’un essai international multicentrique, de phase 3, randomisé en double aveugle, réalisé dans 16 pays, entre février 2021 et mars 2023. Les auteurs ont inclus 225patietns atteints de BPCO et/ou de maladies respiratoires interstitielles de grade 3 ou 4. Au total, 113 patients  ont bénéficié d’un traite ment de mirtazapine augmentant progressivement de 15 à 45 mg par jour. Le critère de jugement principal était l’essoufflement le plus important dans les 24 dernières heures, mesuré par une échelle d’évaluation numérique à 0,10 et 56 jours après le début du traitement. Le suivi total a été de 180 jours.

     

    Pas de différence avec le placebo  sur l’essoufflement

    Les résultats de cette étude n’ont pas montré de différence significative entre la mirtazapine et le placebo dans la réduction de la dyspnée, au 56ème jour de traitement. Les auteurs de ce travail reconnaissent le manque de puissance de l’étude, mais la réduction de l’essoufflement étant le critère principal d’évaluation et l’effet attendu n’ayant pas été atteint, ces résultats peuvent être considérés comme solides. Ainsi, et compte-tenu du nombre d’effets indésirables provoqués, détaillés ci-dessous, la mirtazapine, dosée de 15 à 45 mg, n’est pas recommandée en traitement de la dyspnée sévère chez les patients atteints de BPCO ou de pneumopathie interstitielle diffuse.

     

    Des effets indésirables non négligeables

    Au total, le nombre d’effets indésirables a été presque deux fois plus important dans le groupe de patients ayant reçu de la mirtazapine que dans le groupe de patients ayant reçu le placebo puisque 215 effets secondaires ont été observés chez 72 des 116 patients traités par mirtazapine et chez 44  des 110 patients appartenant au groupe placebo. Les effets indésirables graves ont été au nombre de 11 dans le groupe ayant reçu la mirtazapine. Les principaux effets secondaires observés étaient des trouble mentaux, des vertiges, des pertes de mémoire, des troubles de l’attention une sécheresse buccale, une augmentation des mictions et des diarrhées. Concernant le nombre de décès à 56 et à 180 jours, il n’y a pas eu de différence significative entre les deux groupes.

     

    En conclusion, la mirtazapine n’est pas recommandée dans le traitement de l’essoufflement chez les patients atteints de BPCO ou de pneumopathie interstitielle diffuse. Il n’y a pas d’amélioration clinique notable et les effets indésirables ont une fréquence élevée ce qui confère un  mauvais rapport bénéfice/risque pour cette prise en charge.

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