Pneumologie

Transplantation pulmonaire après 65 ans : c’est possible !

La transplantation pulmonaire au-dessus de 65 ans est possible chez des patients sélectionnés avec plus de transplantations mono-pulmonaires. Les résultats sont comparables à ceux des patients plus jeunes en termes de mortalité à court et à moyen terme.  D’après un entretien avec Vincent BUNEL.

  • 28 Nov 2024
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    Une étude française dont les résultats sont parus en septembre 2024, dans le Respiratory Medicine and Research, a cherché à comparer les résultats de la transplantation pulmonaire chez les patients de plus de 65 ans et chez les patients plus jeunes. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, réalisée entre septembre 2014 et mars 2019, à l’hôpital Bichat- Claude Bernard, à Paris, ayant inclue tous les patients ayant bénéficié d’une transplantation mono ou bipulmonaire sur cette période. Au total, 22 patients de plus de 65 ans et 213 patients de moins de 65 ans ont été inclus. Le critère de jugement principal était la mortalité à 90 jours. Les critères d’évaluation secondaires étaient la mortalité à un an, le VEMS à un an et la survie globale à 5 ans.

     

    Pas de différence de mortalité retrouvée entre les deux groupes

    Le docteur Vincent BUNEL, praticien hospitalier dans le service de pneumologie et transplantation pulmonaire de l’Hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris, et co-auteur de ce travail, précise que les patients âgés de plus de 65 ans ont bénéficié d’une transplantation mono-pulmonaire dans 80% des cas.  Aucune différence en termes de mortalité n’a été observée entre les deux groupes, que ce soit à 90 jours à un an ou à 5 ans. Vincent BUNEL précise que les indications de greffe pulmonaire sont différentes en fonction de l’âge des patients. Au-delà de 65 ans, l’indication est liée à une fibrose pulmonaire dans 70 % des cas, contre 52% des cas avant 65 ans. De plus, les résultats de ce travail ont montré que la durée du séjour en réanimation état plus courte chez les patients de plus de 65 ans et que ceci est probablement en lien avec la proportion plus importante de transplantation mono-pulmonaire, dont les suites opératoires sont souvent plus simples qu’en cas de transplantation bi-pulmonaire. Vincent BUNEL ajoute, qu’aux USA, ce cut-off de 65 ans se déplace maintenant de plus en plus vers  70 ans.

     

    Des candidats de plus de 65 ans bien sélectionnés

    Vincent BUNEL explique que l’absence de différence de mortalité entre les deux groupes est possiblement liée à une hyper-sélection des patients de plus de 65 ans et il rappelle, qu’au début de l’étude, en 2014, la transplantation pulmonaire après 65 ans était novatrice alors qu’en 2024, elle est largement rentrée dans les pratiques. Il précise également que l’étude observe plus d’épisode de rejet humoral chez les patients de moins de 65ans, l’hypothèse d’une immunosénescence qui diminue le risque de rejet au-delà de 65 ans pourrait expliquer en partie ces résultats. Vincent BUNEL ajoute que ce travail peut manquer de puissance en raison du faible nombre de sujets de plus de 65 ans transplantés .

     

    En conclusion, il est possible de réaliser des transplantations pulmonaires chez des sujets de plus de 65 ans, avec des résultats comparables à ceux obtenus chez des sujets plus jeunes. La sélection des patients dans cette population est stricte en limitant en général les comorbidités associées à un moins bon pronostic post greffe. La transplantation mono-pulmonaire est souvent privilégiée dans ces cas-là et elle n’altère pas la mortalité à court et à moyen terme.

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