Accès insuffisant aux traitements

Sida : 90 % des enfants touchés sont africains

Mardi à Abidjan, le directeur de l'Onusida a plaidé pour un accès universel aux traitements antirétroviraux des enfants. Notamment en Afrique où vivent 90% de ces jeunes malades. 

  • Par Julien Prioux
  • steveheap/epictura
  • 11 Mai 2016
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    Ebola, famines, conflits armés, le continuent africain abrite beaucoup des maux de la Terre. A cela on peut ajouter le sida puisque c'est en Afrique que vit la quasi-totalité des enfants séropositifs, a déploré ce mardi à Abidjan, le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibé.

    Ce spécialiste du VIH a plaidé pour un accès universel aux traitements antirétroviraux pour les enfants. « C'est une question de justice sociale, c'est une question d'inégalité profonde parce que 90 % des enfants qui vivent avec le sida sont malheureusement en Afrique », a-t-il indiqué dans des propos rapportés par l'Agence France Presse (AFP) à l'ouverture d'une réunion sur le sida pédiatrique. Elle rassemblé une dizaine de ministres de la Santé du continent et des experts internationaux.

    20 ans d'antirétroviraux n'ont rien changé 

    En Côte d'Ivoire par exemple, « seulement 18% des enfants de moins de 5 ans vivant avec le VIH/Sida sont sous traitement antirétroviral », a rappelé pour sa part Terence McCulley, ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire et dont le pays a investi « plus de 550 milliards de FCFA (839 millions d'euros) pour soutenir les actions du gouvernement ivoirien contre la pandémie ». 

    La présidente de l'Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida (ANSS) du Burundi, Jeanne Gapiya, a déclaré de son côté : « ce n'est pas normal que 20 ans après l'avènement des traitements antirétroviraux, les enfants meurent encore » du sida. On sait en effet que cinq millions de personnes n'ont toujours pas accès au traitement contre le VIH en Afrique centrale et de l'ouest, selon un rapport de l'ONG Médecins Sans Frontière (MSF) publié en mars, qui qualifie cette situation de « faute stratégique » de la communauté internationale.

    23 milliards manquent pour éradiquer l'épidémie

    Dans ce contexte, un rapport récent des Nations Unies estime que si 23 milliards d’euros ne sont pas investis dans la lutte contre le VIH, les objectifs d’éradication à l’horizon 2030 ne seront pas remplis. « Si nous acceptons le statu quo et en restons là, l’épidémie reprendra de plus belle dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Les investissements considérables que nous avons engagés et le plus grand mouvement que l’humanité ait connu pour défendre le droit à la santé auront été vains », écrivait dedans Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU.

    Alors, pour atteindre l'objectif, Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS, a lancé un appel directement au président français dans un communiqué : « En accueillant la conférence de reconstitution du Fonds mondial et en augmentant de 20% sa contribution au Fonds, Justin Trudeau (1) confirme que la lutte contre les pandémies reste une de ses priorités. Nous appelons François Hollande à suivre son exemple, en augmentant à son tour la contribution de la France au Fonds mondial, pour débarrasser la planète du sida et des pandémies ».

    (1) Le Premier ministre du Canada depuis le 4 novembre 2015 

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