Cancers, condylomes anaux...

Papillomavirus : le HCSP recommande le vaccin aux homosexuels

Le HCSP recommande le vaccin contre les papillomavirus chez les homosexuels. Cette décision est motivée par une plus grande exposition anale au virus.

  • Par Julien Prioux
  • yacobchuk1/epictura
  • 02 Mai 2016
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    Il existe plus de 150 types de papillomavirus et environ 40 d’entre eux peuvent infecter les organes génitaux des hommes et des femmes. Face à autant de menaces, la grande majorité des deux sexes sont infectés par un HPV au cours de leur vie. Concernant les hommes, l’infection anale par les HPV et ses manifestations cliniques (lésions pré-cancéreuses, cancers, condylomes anaux) sont plus fréquentes chez ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), et en particulier ceux infectés par le VIH.

    Face à ce constat développé dans son dernier rapport, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a décidé de faire évoluer ses recommandations. Prenant en compte « l’efficacité et la tolérance des vaccins HPV, les aspects médico-économiques, l’absence de protection indirecte des HSH par la vaccination des femmes et l’acceptabilité de la vaccination chez les hommes », il conseille désormais dans un avis qu’un accès au vaccin HPV soit proposé à ces populations dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et dans les centres publics de vaccination.

    « Le bénéfice de cette vaccination sera d’autant plus important que le début de l’activité sexuelle sera récent et que le nombre de partenaires passés sera faible », précise-t-il.

    Un rappel des recommandations aux jeunes filles

    Par ailleurs, le HCSP souhaite mettre le paquet pour que ses recommandations soient efficaces, en relayant cette possibilité d’accès par « des campagnes d’information adaptées ». Enfin, l'instance d'expertise martèle une nouvelle fois que la vaccination contre les infections à papillomavirus humains est recommandée aux personnes immunodéprimées des deux sexes.

    Le HCSP rappelle également que l’augmentation de la couverture vaccinale des jeunes filles reste « la priorité » pour la prévention des maladies liées à l’infection par les HPV qui se transmettent généralement lors des premiers contacts sexuels. Une vaccination recommandée en France entre 11 et 14 ans et chez les jeunes femmes jusqu’à 19 ans. Deux ou trois injections suffisent en fonction de l’âge de la jeune fille. A ce titre, le Haut conseil conclut qu’une couverture vaccinale élevée chez les femmes procure « une protection indirecte chez les hommes hétérosexuels ».

    D'après le site vaccination-info-service.fr du ministère de la Santé, chaque année, en France, plus de 3 000 femmes sont atteintes d’un cancer du col de l’utérus. Elles sont 1 000 a en décéder tous les ans.

    Le frottis, l'outil complémentaire 
    La vaccination dès l’âge de 11 ans et les frottis de dépistage réguliers à l’âge adulte sont deux actions complémentaires qui permettent de réduire considérablement les décès dus au cancer du col de l’utérus chez la femme. Cet examen doit être réalisé tous les 3 ans chez toutes les femmes de 25 à 65 ans.

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