Fécondité en baisse

Espérance de vie : pourquoi les femmes vivent plus longtemps

C’est parce qu’elle conçoivent moins qu'avant que les femmes peuvent espérer vivre plus longtemps que les hommes. 

  • Par Audrey Vaugrente
  • Niguella/Pix5
  • 19 Avr 2016
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    Les femmes vivent cinq ans de plus que les hommes en moyenne. Voilà un phénomène qui étonne plus d’un chercheur. Et qui pourrait rendre jaloux plus d’un représentant du sexe fort. Mais comment l’expliquer ? A en croire une équipe de l’université d’Uppsala (Suède), la raison est très simple : elle tient à la fécondité en baisse depuis plusieurs années. C’est ce qu’expliquent les chercheurs dans Scientific Reports.

    Une courbe inversée

    Pour mener ces travaux, les auteurs n’ont pas sélectionné n’importe quelle population : ils ont analysé les données de 140 600 personnes de la population de l’Utah (Etats-Unis), un Etat connu pour sa forte communauté mormone et dont le taux de fécondité est très élevé.

    Dans les années 1850, chaque femme avait en moyenne 8 enfants. Le prix de cette fertilité était lourd, puisqu’elles vivaient deux ans de moins que les hommes. Mais en un demi-siècle, l’Utah a connu ce que les experts appellent une transition démographique : la fécondité a chuté dans l’Etat. Au début des années 1900, on dénombrait en moyenne 4 enfants par femme. Dans le même temps, l’espérance de vie féminine a progressé de 12 % tandis que celle du sexe fort n’a que peu progressé. Résultat : la courbe s’est inversée. Les femmes pouvaient espérer vivre quatre ans de plus que les hommes.

    Mieux comprendre les tendances

    Selon les chercheurs, l’organisme a des ressources limitées. Il ne peut pas se consacrer en même temps à la reproduction et à a récupération. La baisse de la fécondité a donc permis de combler le retard. De fait, les femmes les plus « fertiles » - qui avaient 15 enfants ou plus – vivaient six ans de moins que celles qui n’avaient qu’un enfant.

    Pour Elisabeth Bolund, qui signe ces travaux, « cela illustre l’importance de prendre en compte les facteurs biologiques lorsque nous cherchons à comprendre les causes du changement des tendances de mortalité dans la population humaine. » Ces conclusions permettraient aussi de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre à l’échelle de la planète. En effet, dans la plupart des pays, une transition démographique a lieu. Et l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes est étonnamment stable, autour de cinq ans.

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