20 % des enfants scolarisés

Autisme : l'incompréhensible retard français

La France accuse un retard considérable dans la prise en charge de l’autisme. Les enfants sont 80 % à ne pas être scolarisés, faute de mesures adéquates.

  • Par Ambre Amias
  • Charlene Croft/Flickr
  • 03 Avr 2016
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    En France, « 650 000 personnes dont 250 000 enfants » sont identifiées comme étant autistes, d’après SOS Autisme France. C’est environ une naissance sur 100. En comparaison de bon nombre de nos voisins européens, la prise en charge de ce trouble du comportement est d’un autre temps, dénoncent les association d’aide aux familles. Hier, la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme a été l’occasion pour elles de rappeler les progrès que nous devons faire dans le domaine.

    Il y a encore peu de temps, les troubles du spectre autistique (TSA) étaient considérés comme une maladie mentale en France, et traités par la psychanalyse qui, on le sait aujourd’hui, est inefficace. Cette définition est aujourd’hui abandonnée, mais les traces qu’elle a laissées sont encore bien visibles dans la prise en charge des personnes autistes.

    L’hôpital remboursé, pas l’accompagnement scolaire

    Le manque d’aides attribuées pour la mise en place d’accompagnateurs spécialisés est responsable d’une statistique effrayante : 80 % des enfants autistes ne sont pas scolarisés. Un manque d’investissement coupable pour le Conseil de l’Europe, qui a « condamné la France pour ne pas avoir respecté le droit des personnes avec autisme à recevoir une éducation en vertu de la Charte sociale européenne », explique le site Autisme Europe.

    Dans ces conditions, peu d’options sont disponibles pour les parents. Elles se résument souvent à un choix binaire : s’occuper de sont enfant à plein temps, ou le placer en hôpital de jour ou même en hôpital psychiatrique. Une aberration pour les associations qui estiment que la place de ces enfants est à l’école.

    De l’argent mal employé

    Ils disposent pourtant d’un argument massue : un auxiliaire scolaire coûte entre 3 000 et 4 000 euros par mois – pour l’instant uniquement à la charge des familles qui peuvent se le permettre – contre parfois 1 500 euros par jour d’hôpital psychiatrique, remboursés intégralement par l’assurance maladie.

    Si les parents ne souhaitent pas enfermer leur enfant, une maigre allocation handicap de 500 euros est disponible, et les séances d’orthophonie sont remboursées. On est loin du surcoût engendré par un enfant autiste.

    Au lieu de cela, les enfants autistes sont souvent orientés vers des pratiques psychanalytiques dépassées, que la France a embrassées il y a de nombreuses années et dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Certaines sont même associées à de la maltraitance par l’ONU. C’est le cas du « packing », par exemple, qui consiste à envelopper les patients dans des draps mouillés.

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