A la veille du Sidaction

Sida : idées fausses et vrai danger pour les jeunes

Au fil des ans, l'état des connaissances sur le sida des jeunes Français se dégrade. Un sur cinq pense notamment que le virus peut se transmettre lors d'un baiser.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • vadimphoto1@gmail.com
  • 31 Mar 2016
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    La prévention du sida auprès des jeunes Français est-elle un échec ? Le constat est en tout cas édifiant : plus d’un jeune sur cinq pense que le VIH peut être transmis par un baiser. Ils sont 13 % à penser que l’infection peut avoir lieu lorsque l’on entre en contact avec la sueur d’une autre personne, et autant pensent que le virus peut se transmettre lorsque l’on boit dans le verre d’un autre.

    Le suivi barométrique de l’Ifop pour le Sidaction - qui sera lancé jeudi 1er avril et durera 3 jours - met en lumière une nette détérioration des connaissances des jeunes sur le VIH, le sida, ses modes de transmission, la prévention et les traitements. Résultat : des fausses idées se propagent et les pratiques à risque se développent.


    Une méconnaissance dangereuse

    L’enquête menée sur internet auprès d’un millier de jeunes de 15 à 24 ans révèle une mauvaise connaissance des moyens de protection. Si 96 % sont d’accord pour dire que le préservatif masculin est le plus efficace, 17 % pensent que la prise d’une pilule contraceptive d’urgence est efficace pour empêcher la transmission du VIH. Pire, 6 % estiment que la prise d’un comprimé de paracétamol peut prévenir l’infection.

    Ce manque criant de connaissances favorise alors la banalisation de la maladie. Il sont effet plus de 24 % à déclarer ne pas avoir peur du sida, contre 17 % l’an dernier. Et moins de la moitié des sondés qui ont eu un rapport sexuel non protégé se sont fait dépister, alors qu’ils étaient 55 % en 2015.


    « Il est urgent de réagir »

    Pourtant, lorsqu’on leur demande s’ils sont bien informés sur le VIH et le sida, 82 % acquiescent. Néanmoins, le sondeur souligne que le sentiment d’information sur le sida s’est fortement dégradé depuis 2014 (-7points), soit la proportion la plus basse depuis 2009. Il sont aussi de plus en plus nombreux à ne pas savoir vers qui se tourner, et où aller pour se faire dépister. 

    L’école reste la première source d’informations, notamment grâce aux cours d’éducation sexuelle proposés au collège et au lycée. Mais l’Ifop relève que « l’éclatement des sources d’information ou l’absence d’un vecteur d’information de référence sur le sida semble participer à la diffusion de données confusantes auprès des jeunes générations ».

    « Plus qu’un manque d’information, ces chiffres sont révélateurs d’une non-information qui concerne tout particulièrement les jeunes âgés entre 15 et 17 ans qui s’explique notamment par un manque, voire une absence d’enseignement sur la question en milieu scolaire », juge les organisateurs du Sidaction pour qui « il est urgent de réagir ».

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