A la ménopause
Cancer du sein : les oméga 3 réduisent le risque chez les obèses
La supplémentation en oméga 3 permettrait de réduire la densité mammaire chez les femmes ménopausées et obèses.
Les oméga 3 pourraient diminuer le risque de développer un cancer du sein chez les femmes obèses ménopausées, suggère une étude américaine publiée la semaine dernière dans le journal Cancer Prevention Research. L’obésité est un des principaux facteurs de risques de cancer chez les femmes ménopausées. Cet effet néfaste est lié à un état inflammatoire induit par l’excès de masse grasse qui favorise la prolifération cellulaire et le processus de cancérogénèse. Or, « les acides gras oméga 3 ont des propriétés anti-inflammatoires, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons pensé qu’ils pourraient être efficaces chez les femmes obèses », explique le Pr Andrea Manni, responsable du département d’endocrinologie et diabétologie au Penn State College et auteur principal de ces travaux. Pour confirmer leur hypothèse, les scientifiques ont étudié 266 femmes ménopausées en bonne santé. La moitié d’entre elles avaient un poids normal tandis que l’autre moitié présentait une obésité ou un surpoids. Afin d’évaluer l’efficacité des oméga 3, les chercheurs ont formé 4 groupes de manière aléatoire. Durant 2 ans, le premier groupe n’a reçu aucun traitement, le deuxième a pris un anti-œstrogène connu pour réduire le risque de cancer du sein, le troisième s’est vu prescrire uniquement des oméga 3 et le dernier a reçu une combinaison oméga 3/anti-œstrogène. Le suivi des participantes à consister en une mammographie, l’examen de référence qui mesure la densité mammaire. « Plus elle est élevée, plus le risque de développer un cancer est important », précise le Pr Andrea Manni. Des prélèvements sanguins ont également été réalisés afin de mesurer la concentration d’oméga 3 circulant dans le sang. Au terme de l’expérience, les chercheurs ont observé qu’un taux sanguin d’oméga 3 élevé est associé à une densité mammaire plus faible. Les auteurs précisent toutefois que cette observation a été faite uniquement chez les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 29, soit chez les femmes en surpoids et obèses. Par ailleurs, les scientifiques notent que seuls les acides gras DHA – un élèment indispensable qui doit être apporté par l’alimentation – sont associés à une réduction de la densité mammaire. Au vu de ce résultat, les chercheurs prévoient d’étudier l’effet du DHA seul chez les femmes obèses ménopausées. « Cette étude suggère que la supplémentation en oméga 3, et particulièrement celle de DHA, protège préférentiellement les femmes ménopausées et obèses. Ceci est un exemple d’une approche personnalisée pour prévenir le cancer du sein », conclut le Pr Andrea Manni, ajoutant que ces résultats pourraient également apporter une réponse à l’augmentation des cancers liés à l’obésité.Traitées pendant 2 ans
Une prévention personnalisée