Essai clinique sur 45 personnes

VIH : un antidépresseur réduit les troubles cognitifs associés

L’infection par le VIH peut occasionner des troubles cognitifs. Ceux-ci sont réduits par l’administration d’un antidépresseur courant : la paroxétine.

  • Par Audrey Vaugrente
  • E. M. Welch / Rex Featu/REX/SIPA
  • 26 Fév 2016
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    Un antidépresseur permet de lutter contre les effets neurologiques du VIH. La paroxétine réduit en effet l’inflammation observée chez de nombreux séropositifs. C’est le résultat d’un petit essai clinique, présenté à la Conférence sur les rétrovirus et les maladies opportunistes (CROI), qui se tient à Boston (Massachusetts, Etats-Unis) du 22 au 25 février.

    Lorsqu’une personne est infectée par le VIH, une inflammation peut survenir au niveau des nerfs crâniens. Elle provoque alors des troubles de l’apprentissage, de la mémoire, de la prise de décision et de la coordination motrice. Une personne sous traitement antirétroviral sur deux en présenterait les symptômes. Les atténuer représente donc une cible clé.

    Réaction plus rapide

    Des travaux sur l’animal ont montré que deux médicaments protègent les neurones, notamment parce qu’ils traversent la barrière hémato-encéphalique : la paroxétine, un antidépresseur courant, et le fluconazole, un antifongique. L’essai présenté à la CROI a testé ces deux molécules. 45 patients séropositifs, et atteints de troubles cognitifs associés à leur infection, ont intégré l’essai. Certains ont pris 20 mg de paroxétine par jour, 100 mg de fluconazole deux fois par jour, une combinaison des deux, ou un placebo.

    L’antidépresseur s’avère l’approche la plus efficace pour réduire les troubles cognitifs associés au VIH. L’efficacité de la prise de décision et la performance motrice sont bien meilleures qu’avec les autres méthodes. Le temps de réaction s’améliore aussi de manière marquée.

    Moins d’inflammation

    « Sur une période de 20 ans, et après 10 essais cliniques, c’est la première fois que nous avons pu démontrer clairement un bénéfice dans la mesure de la performance cognitive de patients souffrant de troubles cognitifs associés au VIH », se félicite Ned Sacktor, qui présente les résultats.

    De fait, l’examen des échantillons sanguins fournis par les volontaires montre que la paroxétine fait chuter l’inflammation. Alors qu’elle augmente sous antifongique et sous placebo, l’antidépresseur s’accompagne d’une baisse marquée de la protéine CD163. Les chercheurs comptent à présent approfondir les recherches, afin de comprendre le mécanisme à l’œuvre.

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