Institut Gustave Roussy

Cancer du sein : 15 000 patientes ont bénéficié de la "consultation en un jour"

L'IGR propose une consultation originale, fondée par la cancérologue Suzette Delaloge. En une journée, les patientes peuvent obtenir un diagnostic et une option thérapeutique.

  • Par Dr Sophie Lemonier
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 11 Fév 2016
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    Un matin, Valérie sent une boule dans le sein. Elle passe très vite une échographie et une mammographie qui s’avèrent douteuses. La ponction est incontournable, mais elle ne pourra pas être réalisée avant trois semaines. Son médecin l’adresse alors à « La consultation et bilan en un jour » à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif.

    Un seul objectif à cette consultation un peu particulière : préciser dans la journée la nature de cette anomalie. Face à ce challenge, de gros moyens sont réunis, avec un mot clé : multidisciplinarité. Toute une batterie de spécialistes est mobilisée pour donner un nom à cette boule, qui en génère une encore plus grosse dans la gorge de Valérie. Médecins oncologues, chirurgiens, radiologues, anatomopathologistes, tous spécialistes du sein, sont disponibles poser un diagnostic, et éventuellement proposer un traitement.

    Une cancérologue iconoclaste

    A l’origine de cette initiative originale, une personnalité marquante de l’Institut, Suzette DELALOGE. C’était en 2004. Depuis elle est devenue chef du comité de pathologie mammaire, en un mot chef du service de pathologie du sein et tout cela sans avoir le titre de professeur, une autre originalité dans ce milieu très conventionnel de la cancérologie.

     

    Et ça marche ! Depuis 2004 cette consultation qui n’a lieu qu’un jour par semaine, a accueilli plus de 15 000 personnes, ce qui la place dans la plus grosse structure de ce type au monde !

    Et dans 90% des cas, si l’anomalie est une masse, à savoir, une boule ou un nodule, le diagnostic exact est obtenu dans la journée. En cas de micro calcifications, quelques jours sont nécessaires.

    Evolution sociétale

    L’intérêt de tout faire en un jour ne réside pas uniquement dans l’idée de gagner du temps sur le cancer. Pour la plupart d’entre eux, attendre 3 ou 4 semaines après la découverte de l’anomalie n’influence pas beaucoup le pronostic. Par contre cette nécessité de savoir le plus rapidement possible, correspond plus à une évolution sociétale où tout va très vite, où l’impatience domine, qu’à une nécessité médicale.

    Si la copie conforme de «La consultation en un jour » n’existe nulle part ailleurs en France, d’autres structures de diagnostic existent : plus petites elles proposent quand même le « un jour ». D'autres fournissent un diagnostic en 2-3 jours, mais il faut que les patientes viennent à deux reprises.

    Pour Valérie, cette journée dans le premier centre de référence de la cancérologie qu’est devenu l’IGR, se terminera par une excellente nouvelle : sa boule est bénigne et toute l’équipe « ne veut même pas la revoir »…

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