Lutte contre le virus
Cinq cas importés : comment la France se prépare à la menace Zika
Alors que 5 cas importés on été confirmés en Métropole, la France renforce ces mesures de prévention à l'égard des femmes enceintes et sa lutte contre le moustique.
Le virus Zika débarque en France métropolitaine. Ce jeudi soir, le ministère de la Santé a annoncé la présence de cinq cas importés. Il s’agit de touristes français de retour sur le territoire après avoir voyagé dans des zones touchées par la fièvre Zika.
L'importation du virus dans l'Hexagone était pressentie depuis plusieurs mois. En juillet dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) estimait le risque « réel » en raison du flux important de voyageurs entre la Métropole et les départements français d’Outre Mer.
Depuis, la menace s'est précisée. Depuis décembre 2015, 102 cas autochtones ont été confirmés en Martinique et 45 en Guyane. La Guadeloupe et à Saint Martin ont également signalé 2 cas. Le nombre de cas suspects se compterait en milliers. Mais ces données pourraient être sous-évalués car 80 % des infections sont asymptomatiques et bénins.
Pas de transmission inter-humaine
Toutefois, les autorités sanitaires se veulent rassurantes. « Le virus Zika ne se transmet pas d’homme à homme, mais seulement par l’intermédiaire d’une piqure de moustique Aedes. De ce fait, il n’y a pas actuellement de risque de transmission du virus Zika en Métropole : nous ne sommes pas dans la période d’activité des moustiques Aedes, vecteurs du virus, comprise entre mai et novembre », a expliqué jeudi soir le ministère.
De fait, l’inquiétude concerne surtout les Antilles et la Guyane. Et en tout premier lieu les femmes enceintes. Les autorités redoutent les ravages de Zika chez les bébés. L’arrivée du virus est associée à une explosion du nombre de cas de microcéphalies, une malformation congénitale qui affecte le développement neurologique du foetus.
Au Brésil, plus de 3 700 enfants nés de mères infectées sont atteints de ce syndrome contre 150 l’année précédente.
Le lien entre le virus Zika et ces cas de microcéphalie n’est pas encore démontré, mais il est hautement probable. Sur la base d’un nouvel avis du HCSP, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a donc recommandé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse de reporter leur voyages dans les pays et territoires touchés par le virus qui sont, à ce jour, au nombre de 23.
Pour celles qui résident aux Antilles ou en Guyane, un suivi médical renforcé a été mis en place. « Les femmes enceintes sont invitées à respecter les examens cliniques et biologiques prévues au cours de la grossesse », a précisé le HCSP. Les médecins et hôpitaux des régions concernés bénéficient actuellement d’une campagne de formation pour adapter leur prise en charge.
Lutte contre le moustique
A l’heure actuelle, aucun vaccin ou traitement n’est commercialisé. « Donc le seul moyen est de tuer le moustique ou éviter le contact avec lui », résumait Anna-Bella Failloux, entomologiste et responsable de l’unité Arbovirus et Insectes Vecteurs à l’Institut Pasteur, il y a quelques jours. Aussi, les régions touchées ont intensifié leur actions de fumigations d’insecticides.
Par ailleurs, les autorités rappellent l’importance de la protection physique (port de vêtement longs couvrant les bras et les jambes jusqu’aux chevilles, si possible imprégnés de répulsif, moustiquaires imprégnées dans l’habitat…). Outre ces moyens, il faut utiliser jour et nuit un produit répulsif adapté en respectant les précautions d’emploi. La liste de ces produits est disponible sur le site du ministère de la Santé.
A la demande de Marisol Touraine, l’Etablissement de Préparation et de Réponses aux Urgences Sanitaires (EPRUS) enverra une équipe de renfort sanitaire en fin de semaine en Martinique et en Guyane afin d’évaluer les besoins complémentaires à fournir aux hôpitaux et aux médecins dans ces territoires.