Pendant plus de six mois

Fatigue chronique : 1 adolescent sur 50 serait concerné

Le syndrome de fatigue chronique reste mal connu et mal diagnostiqué. Une récente étude montre qu'il est pourtant fréquent chez les adolescents.

  • Par Léa Surugue
  • OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA
  • 26 Jan 2016
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    Sensation de fatigue durable, nuits de sommeil peu reposantes, maux de têtes et troubles de la concentration… Si ces symptômes ont été expérimentés par la majorité d’entre nous, ils peuvent aussi être le signe d’un syndrome de fatigue chronique. Si ces symptômes persistent durant plus de trois mois, il convient de consulter.

    Cette pathologie, d’origine biologique et non psychologique, touche environ 150 000 personnes en France. Il est difficile d’avoir des estimations plus précises car les malades se retrouvent fréquemment dans des situations d’errance diagnostique. Une situation facilitée par des symptômes ne sont en effet pas spécifiques.

    Toutefois, une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Pediatrics montre que chez les adolescents, particulièrement touchés par la fatigue chronique, la maladie serait plus répandue que ce que l’on pensait précédemment.

     

    Une demi-journée d'école en moins

    Il s’agit des travaux les plus vastes réalisés sur le sujet. Des chercheurs de l’université de Bristol se sont penchés sur le cas de 5 756 jeunes de 16 ans, membres de la cohorte ALSPAC, qui suit la santé d’enfants nés en 1991 et 1992, et de leurs parents.

    Les participants ont été invités à répondre à une série de questionnaires pour identifier tous symptômes anormaux, potentiels signes de fatigue chronique. Les chercheurs ont également analysé un registre qui rescensait les différents motifs absences des élèves à l’école.

    Leur analyse met en évidence que le syndrome de fatigue chronique touche près de 2 % des adolescents de 16 ans, soit un sur cinquante, sur une durée d’au moins six mois. Elle affecte aussi 3 % d'entre eux sur une durée d’au moins trois mois. Ils manquaient en moyenne une demi-journée de plus que leurs camarades.

    Améliorer la prise en charge

    Ces résultats témoignent d’une prévalence particulièrement élevée de la fatigue chronique au sein de cette population. Mieux apprendre à la reconnaître et à la diagnostiquer est donc nécessaire pour les pédiatres.

    « En tant que médecins au contact des enfants, nous devons devenir bien plus performants pour poser le diagnostique de fatigue chronique, en particulier chez les enfants issus de milieux défavorisés, qui ont moins accès à des médecins spécialistes », estime le Dr Esther Crawley, l’une des auteures de l’étude.

    Une priorité pour ces jeunes malades, qui plus de neuf fois sur dix ne sont pas crus par leur entourage quand ils se plaignent de symptômes persistants.

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