Services de santé

Attentats : Marisol Touraine présente sa feuille de route

Plus de 2 mois après les attentats qui ont frappé Paris, Marisol Touraine a présenté plusieurs mesures pour faire face aux prochaines attaques terroristes. 

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • GEAI LAURENCE/SIPA
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  • 20 Jan 2016
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    Deux mois après les terribles attentats de Paris, la ministre de la Santé a reçu un rapport consacré au retour d'expérience sur l'intervention des services de santé le 13 novembre dernier. Ce mercredi, elle a dévoilé sa feuille de route pour faire face en cas de nouvelles menaces terroristes. 

    Cette nuit là, à la terrasse des cafés et au Bataclan, les terroristes ont tué 130 personnes et blessé 350 hommes et femmes. Ces victimes ont très vite été prises en charge grâce l’activation immédiate des plans blancs. « La mobilisation n’a connu aucune faille, aucun relâchement », a salué Marisol Touraine, avant de rappeler que « plus de 40 établissements de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP), d’Ile-de-France, ainsi que les hôpitaux des armées, ont su mobiliser leurs équipes en quelques heures à peine. »

    Aujourd'hui, 41 victimes sont toujours hospitalisées. L’une d’entre elles est encore en réanimation, a indiqué la ministre. De nombreuses personnes continuent également d’être suivi par des psychologues et des psychiatres. Un accompagnement qui pourrait être nécessaire pendant plusiuers années.


    Anticiper les nouvelles menaces

    Et alors que les victimes pansent leurs blessures, le gouvernement anticipe déjà les prochaines attaques. « Les menaces évoluent, notre réponse sanitaire doit évoluer aussi. Aucune brèche, aucune faille, ne doit être laissée à la barbarie », a déclaré Marisol Touraine avant de détailler sa feuille de route organisée autour de 3 axes.

    L’une des premières priorités de la ministre est d’être en capacité de faire face aux attaques terroristes sur l’ensemble du territoire. Pour cela, « l’ensemble des hôpitaux devront actualiser leur dispositif "plan blanc" en anticipant l’accueil massif de blessés par armes de guerre. Il s’agit ici d’intégrer le principe du "damage control" : tri hospitalier, identification des victimes et organisation de la prise en charge médicale urgente », a-t-elle expliqué. Un dispositif de formation spécifique des professionnels de santé devra être élaboré par le Centre National de l’Urgence Hospitalière et le Service de Santé des Armées.

    En outre, il faudra également définir le niveau à partir duquel les transports sanitaires, les professionnels de santé et les blocs opératoires sont susceptibles d’être dépassés. Une évaluation à l’échelle nationale devra donc être conduite.


    Amplifier les exercices préparatoires

    Pour être mesure d’anticiper et répondre aux attaques, les professionnels doivent être opérationnels. Ainsi, dès le mois de février, un exercice sera organisé afin de tester la chaîne de commandements. Entre le mois de mars et avril, des exercices régionaux seront également réalisés. Ils simuleront une attaque chimique ou une attaque dans un train. Enfin, un exercice national sera mené d’ici le mois de mai. « Il permettra de tester l’organisation et la coordination nationale du système de santé dans le cadre d’un attentat qui surviendrait en un point du territoire, et d’une ampleur telle qu’il mobiliserait plusieurs établissements », a expliqué Marisol Touraine avant d’ajouter « qu’une composante pédiatrique sera intégrée au scénario de cet exercice, qui s’articulera avec la préparation de l’Euro 2016. »


    Renforcer le soutien aux familles

    Marisol Touraine a mis un point d’honneur à améliorer l’identification des victimes et le soutien des familles. La ministre souhaite que cette identification soit la plus rapide possible et que chaque établissement puisse actualiser la liste des victimes qu’il prend en charge avant de la transmettre aux autorités sanitaires. « Pour avancer dans cette voie, un système d’information unique et commun permettant le suivi des victimes dans les établissements de santé sera mis en place », a-t-elle expliqué.

    Elle souhaite également renforcer la prise en charge médico-psychologique des professionnels de santé et personnels de cellules psychologiques. Car, eux aussi ont été confrontés à la violence des événements et se sont démunis.

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