Sevrage tabagique

E-cigarette : son remboursement divise les vapoteurs français

A la question, faut-il rembourser la e-cigarette dans le cadre d'un sevrage, 80% de nos internautes ont répondu "oui". Derrière ce chiffre, le statut de "médicament" fait débat. 

  • Par Bruno Martrette
  • PFG/SIPA
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  • 06 Jan 2016
  • A A

    Le MHRA (1), régulateur britannique des médicaments, vient d'approuver une e-cigarette afin qu'elle soit délivrée dans le cadre d'un sevrage tabagique. Outre-Manche, ce dispositif sera donc remboursé à toute personne qui désire arrêter de fumer. Pour les experts de la dépendance tabagique, comme le Pr Bertrand Dautzenberg, il s'agit d'une victoire en demi-teinte en termes de santé publique.

    Dans un tweet publié ce mercredi, il écrit que : « la e-cigarette "e-voke" obtient un statut "médicament" au Royaume-Uni. Malheureusement, c'est un vieux produit du cigarettier British American Tobacco (BAT) », déplore-t-il.
    Ces dispositifs de première génération sont moins efficaces que les produits actuels, car leur batterie n'est pas puissante, et ils ne délivrent pas assez de nicotine.

    Pourquoidocteur a voulu interroger ses lecteurs pour savoir ce qu'ils pensaient de cette première britannique. A la question, faut-il rembourser la cigarette électronique dans le cadre d'un sevrage tabagique, nous avons obtenu plus de 300 réponses. A une très large majorité (80 %), les internautes -essentiellement des vapoteurs- y sont favorables. Pourtant, derrière ce résultat sans conteste se cache des commentaires plus nuancés. 

    Réponses de 334 internautes, recueillies sur la page facebook de Pourquoidocteur le 6/01/2016 à 16h50

    La liberté de vapoter sans entraves

    A Tomy  qui écrit « la cigarette électronique est un moyen comme un autre d'arrêter de fumer. Pourquoi le traiter différemment des autres substituts contenant de la nicotine ? », Hélène rétorque : « J'ai répondu NON car il n'est pas question que ma vape soit médicalisée. On nous a tué notre vape avec des mesures drastiques qui feront disparaitre 99 % du matos actuel alors les pharmaciens, abstenez vous ! Allez faire du blé ailleurs ! »

    Et sur ce marché juteux que beaucoup convoitent, Alexandre indique qu' « il ne veut pas d'ordonnance, mais une reconnaissance ». Pour lui, « une prise en charge même limitée par les mutuelles pourrait etre le "coup de pouce" qui pourrait décider pas mal de fumeurs à tenter l'arrêt du tabac ».

    Pas de remboursement par les mutuelles françaises 

    A ce sujet, Pourquoidocteur précise que les listes de mutuelles remboursant la e-cigarette qui circulent sont fausses. Le Dr Philippe Presles, Directeur Recherche & Développement Santé pour AXA France, nous a en effet confié que son groupe, à l'heure actuelle, ne délivre toujours pas de contrats santé avec une prise en charge financière de la vapoteuse. Il concède toutefois que cette piste est à l'étude, « car la e-cigarette ressemble beaucoup à un substitut nicotinique comme un autre, et notre objectif et que nos assurés arrêtent de fumer ».

    Une internaute, Stef Stef, voit même la promotion de la vape comme une mission de service public en concluant que « l'Assurance maladie doit inciter et aider par tous moyens les fumeurs à devenir vapoteurs. Cela serait bénéfique pour tout le monde sauf bien sur pour BigTobacco et BigPharma ».

    Le débat sur le statut de la cigarette électronique est encore loin de se terminer, et si vous souhaitez y participer vous pouvez toujours donner votre avis sur notre page Facebook. 

     

    Tandis que les Anglais vont rembourser une #ecigarette dans le sevrage tabagique doit-on en faire de même en France ? Laissez un commentaire : une synthèse des avis sera publiée sur notre site Internet !

    Posté par Pourquoidocteur sur mardi 5 janvier 2016

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