Test non-invasif

Le dépistage sanguin de la trisomie 21 permet de détecter des cancers

Les tests non-invasifs de dépistage de la trisomie 21 pourraient permettre d'analyser l'ADN circulant de la mère afin de détecter précocement des cancers.

  • Par Anne-Laure Lebrun
  • PureStock/SIPA
  • 19 Jun 2015
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    Le test de dépistage sanguin de la trisomie 21 pourrait repérer les tumeurs précoces chez les femmes enceintes, révèle une étude publiée début juin dans JAMA Oncology. C’est en cherchant à augmenter la précision du test que des chercheurs belges ont découvert, par hasard, ces nouvelles capacités.

    Initialement, les scientifiques souhaitaient améliorer la détection d’anomalies chromosomiques fœtales. Pour cela, ils ont affiné les techniques et étudié tout l’ADN circulant dans le sang des futures mères. Ils ont donc collecté l’ADN du fœtus et de la mère.

    Trois cancers détectés

    Au total, ils ont analysé plus de 4 000 échantillons sanguins, et détecté 3 anomalies différentes non associées à des trisomies (syndrome de Down, d’Edward ou de Patau), et portées par des fragments d’ADN d’origine maternelle. « Nous avons réalisé que ces modifications génétiques ressemblaient à celles retrouvées dans le cancer, et nous avons transféré ces femmes vers le service de cancérologie », raconte Nathalie Brison, chercheuse au Centre de génétique humaine de l’université de Louvain.

    Des examens complémentaires (scanner par IRM et des analyses génétiques plus poussées) ont alors révélé que les 3 futures mères étaient atteintes de 3 cancers différents à des stades avancés : un carcinome ovarien, un lymphome folliculaire et un lymphome hodgkinien. Des tumeurs qui n’auraient pas été détectées précocement si ces femmes n’avaient pas participé à cette étude. Deux d’entre elles ont d’ailleurs bénéficié d’une chimiothérapie.

    Dépistage précoce

    « Compte tenu du mauvais pronostic de certains cancers lorsqu’ils sont détectés tard, et que nous savons qu’il est possible et sûr de traiter le cancer pendant la grossesse, le test prénatal non invasif présente un atout important », commente le Pr Joris Vermeesch, responsable du laboratoire de cytogénétique et recherche en génétique à Louvain.

    Surtout que « la grossesse peut cacher les symptômes du cancer ; la fatigue, les nausées, les douleurs abdominales ou encore les saignements peuvent être facilement interprétés comme des manifestations normales de la grossesse », ajoute-t-il.

    Les auteurs estiment ainsi que ce test de dépistage pourrait permettre la détection des cancers avant l’apparition des symptômes. Un argument supplémentaire en faveur des tests détectant les ADN tumoraux circulants pour le dépistage précoce. 

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