Don
Pour la première fois, un bébé reçoit une greffe d’intestin en Espagne
Cette greffe a été réalisée grâce à un don en asystolie. L’intestin greffé provenait d’une personne en fin de vie cardiaque.
Emma, 13 mois, a été greffée de l’intestin, et c’est une première mondiale, compte tenu de la méthode utilisée. La petite fille, atteinte d’insuffisance intestinale depuis son premier mois de vie, était dans un état critique avant la greffe. Réalisée à l’hôpital de La Paz à Madrid, l’opération s’est appuyée sur la technique du don en asystolie. Elle consiste à implanter un organe, prélevé sur un patient en état de mort cardiaque.
"L'intestin issu d’un don asystolique n'avait jamais été utilisé, car on considérait que la greffe ne serait pas réalisable compte tenu des caractéristiques particulières de cet organe", précise l’hôpital de La Paz de Madrid dans un communiqué. Dans ce document, les scientifiques rappellent que l’intestin est étroitement lié au système immunitaire, et est colonisé par différents germes. "Le rejet et la possibilité d'infection sont plus fréquents que dans d'autres greffes d'organes solides, indiquent-ils. C'est une action très complexe du point de vue technique, et il y a aussi la difficulté à trouver un donneur compatible compte tenu du faible poids des receveurs."
"Le don d'asystolie a des résultats similaires au don de mort cérébrale classique"
Cette méthode de greffe consiste à préserver les organes à l’aide une "perfusion de sang oxygéné grâce au système d'oxygénation extracorporelle de la membrane (ECMO)". Cette technique permet de conserver l’organe à transplanter, sans risque de détérioration. "Il a été démontré que le don d'asystolie contrôlée a des résultats similaires au don de mort cérébrale classique et son utilisation est également en augmentation dans d'autres pays qui nous entourent", explique l’hôpital madrilène. À Madrid, il a fallu trois années de recherche à l’équipe scientifique pour réaliser les essais préalables nécessaires pour démontrer que cette technique pouvait être utilisée dans le cas d’une greffe intestinale.
Don en asystolie : une méthode à généraliser ?
Maintenant que la méthode a fait ses preuves, dans le cas de la greffe intestinale, les chercheurs souhaitent qu’elle se développe, et pas seulement pour les intestins. "Ces dernières années, le nombre de patients qui ont besoin d'une greffe d'organe solide pour rester en vie a augmenté et le don à cœur non battant devient une source de plus en plus importante", constate l’hôpital de La Paz. Dans le pays, ce type de dons représente d’ores et déjà le tiers du total des dons effectués.