Espoir thérapeutique

Et si des microdoses de LSD nous aidaient à lutter contre l'alcoolisme ?

Des chercheurs canadiens ont réalisé une expérience sur des poissons zèbres afin d'étudier les effets du microdosage de LSD sur les symptômes du sevrage alcoolique.

  • Par Chloé Savellon
  • yurok
  • 06 Fév 2022
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    Augmenter la productivité, stimuler la créativité, améliorer l'ouverture d'esprit... Certains scientifiques s'intéressent de plus en plus aux effets de drogues psychédéliques comme le LSD sur nos facultés intellectuelles. Une nouvelle étude suggère qu'un microdosage répété pourrait même aider à prévenir l'alcoolisme et d'autres troubles de santé mentale. 

    Poissons zèbres

    Relayée par le média universitaire The Conversation, l'étude a été réalisée par des chercheurs canadiens de l'université MacEwan. La recherche s'appuie sur une expérience réalisée auprès de poissons zèbres. Cette espèce de poisson qui partage 70% de gènes avec les êtres humains est également dotée d'un fort tempérament social, ce qui fait d'elle une candidate intéressante aux études comportementales visant à identifier de nouveaux traitements pour la prise en charge de troubles psychiatriques. 

    Afin d'imiter au plus près les comportements de consommation de drogues et de l'alcool chez les humains, des chercheurs ont placé temporairement des poissons dans un aquarium spécifiquement dédié à l'expérience (et donc différent de leur lieu de vie habituel). Les doses ont d'abord été administrées de façon répétée sur une période de dix jours. 

    Un traitement sans risque d'accoutumance

    Les scientifiques se sont concentrés sur l'étude des terpènes, qui sont des composés aromatiques impliqués dans l'odeur, le goût et l'aspect de nombreuses plantes comme le thé, la citronnelle, le cannabis et le citron. Connus pour leurs vertus anti-stress, les terpènes présentent un risque faible d'accoutumance. 

    "En utilisant des tests de neuroscience comportementale pour quantifier la locomotion, l'audace et les comportements de type anxieux, nous n'avons observé aucun impact sur le comportement après 10 jours de doses répétées de LSD. Comme pour les terpènes, cela peut suggérer une absence de symptômes de sevrage ou de potentiel de dépendance, ce qui est encourageant pour la viabilité clinique d'une utilisation chez l'humain", estime Trevor James Hamilton, professeur associé en neurosciences à l'université MacEwan et auteur principal de la recherche. 

    Ces derniers envisagent d'approfondir cette piste en explorant d'autres substances psychédéliques, comme la psilocine que l'on retrouve dans les champignons hallucinogènes, afin de déterminer si ces molécules peuvent être utilisées dans des essais cliniques visant à trouver des traitements pour la santé mentale et la dépendance à l'alcool ou au tabac.

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