Une histoire de gènes

Couleur des yeux : l'étude qui démonte les idées reçues

Influence de la mère, du père ? La couleur des yeux, c'est plus complexe que cela ! Des chercheurs ont découvert que plus de cinquante gènes sont liés à sa détermination.

  • Par Mégane Fleury
  • monkeybusinessimages/istock
  • 12 Mar 2021
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    Nous naissons presque tous avec les yeux bleus, puis au fil des semaines, leur couleur change avant de devenir définitive. Il est impossible de prédire à l’avance quelle sera la nuance des yeux d’un enfant : tout repose sur la génétique et elle peut parfois créer la surprise. La recherche scientifique considère qu’un a deux gènes participent à la définition de la couleur des yeux. Des chercheurs du King’s College de Londres et de la faculté de médecine Erasmus de Rotterdam estiment qu’ils sont bien plus nombreux. Dans leur recherche, parue dans Science Advances, l’équipe a identifié près de 50 nouveaux gènes associés à la couleur des yeux. 

    Une très vaste étude génétique 

    Il s’agirait de l’une des plus vastes études génétiques réalisées sur ce sujet : au total, les scientifiques ont analysé la génétique oculaire de plus de 195 000 personnes en Europe et en Asie. Pour réaliser cette recherche, ils se sont appuyés sur des travaux précédents : des chercheurs avaient réussi à identifier une douzaine de gènes associés à la couleur des yeux. Cette fois, ils ont mis en lumière 50 gènes, permettant d’expliquer les "variations de la couleur des yeux chez les populations européennes". Ils ont également constaté l’existence d’un lien entre les origines génétiques de la couleur des yeux dans la population européenne et la couleur des yeux des populations asiatiques. "La couleur des yeux des populations asiatiques, avec différentes nuances de brun, est génétiquement similaire à la couleur des yeux des Européens, allant du brun foncé au bleu clair", précisent-ils dans un communiqué. 

    Mieux comprendre les pathologies oculaires

    "Ces découvertes sont excitantes car elles nous permettent de comprendre un peu mieux les gènes à l’origine de l’un des aspects les plus importants du visage humain, raconte le Dr Pirro Hysi, l’un des co-auteurs de cette étude. Cela va améliorer notre connaissance de plusieurs maladies que nous savons associées à des niveaux de pigmentation spécifique." Parmi celles-ci, il y a notamment le glaucome pigmentaire ou l’albinisme oculaire. La première est une neuropathie dégénérative progressive qui touche le nerf optique : cette maladie peut entraîner la cécité. La deuxième pathologie est aussi liée au nerf optique, mais elle est caractérisée par un défaut de pigmentation des yeux. Les personnes concernées peuvent souffrir de strabisme et d’une sensibilité plus forte au soleil. Les traitements proposés permettent uniquement d'agir sur les symptômes : rééducation de l'œil, lunettes correctrices ou encore protection spécifique face au soleil. Dans le cas du glaucome pigmentaire, des collyres spécifiques peuvent être prescrits. Selon les cas, le laser ou la chirurgie sont recommandés pour empêcher une aggravation de la maladie. 

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