Interruption Volontaire de Grossesse

Allongement de l'accès à l'IVG : 92% des Français pensent qu'elle laisse des traces psychologiques

L'Assemblée nationale se prononce demain jeudi 8 octobre sur l'allongement du délai d'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines.

  • Par Mathilde Debry
  • Juergen Bauer Pictures/iStock
  • 07 Oct 2020
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    Quarante-cinq ans après le vote de la loi Veil, le sujet est toujours polémique. Demain jeudi 8 octobre, l'Assemblée nationale se prononcera sur l'allongement du délai d'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines.


    Un débat politique

    Une proposition de loi portée par la députée Albane Gaillot (EDS), qui souhaite “améliorer l'effectivité du droit à l'avortement", pour répondre aux besoins des 3 000 à 5 000 femmes qui, chaque année, avortent à l'étranger après avoir dépassé les délais légaux en France. 

    Un récent rapport parlementaire, commandé par le gouvernement en 2019, préconise lui aussi d’allonger les délais de recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de douze à quatorze semaines de grossesse. En mai dernier, le Sénat avait de son côté refusé un allongement temporaire des délais d’IVG pendant la durée de la crise sanitaire.


    Un débat de société

    Le débat est aussi sociétal. Selon un nouveau sondage dévoilé dans Le Figaro, 51% des Français jugent “préoccupant" le nombre d'IVG pratiquées chaque année en France. Ils sont 92% à considérer également “qu'un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes". Dans une récente recherche parue dans Obstetrics & Gynaecology, des scientifiques montrent pourtant que le fait d’avoir avorté dans le passé n’induit pas de mal-être ou de culpabilité chez les jeunes parents. 


    Le recours à l’IVG augmente chez les trentenaires

    Le taux de recours à l’IVG suit une tendance à la hausse. En 2019, la France a enregistré 232 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG), soit le nombre le plus élevé depuis les années 1990, selon un nouveau rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).

    Si ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui sont les plus concernées par l’IVG, l’augmentation du taux de recours est notable chez les femmes trentenaires depuis les années 2010. La hausse est la plus marquée chez les 30-34 ans (+ 3,9 points entre 2010 et 2019). À l’inverse, sur la même période, le taux de recours diminue chez les femmes de moins de 20 ans. Chez les 15-17 ans, il est passé de 10,5 pour 1 000 jeunes filles en 2010 à 5,7 en 2019, et chez les 18-19 ans de 22,2 à 16,7 IVG.

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