Oeuf de schistosomiase

Bilharziose : un parasite vieux de 6200 ans découvert en Syrie

Une preuve de l'existence de la bilharziose vieille de plusieurs milliers d'années a été découverte par des archéologistes en Syrie. Le système d'irrigation des cultures aurait contribué à propager la maladie. 

  • Par Cécile Coumau
  • MARY EVANS/SIPA
  • 21 Jun 2014
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    La bilharziose, cette maladie parasitaire actuellement présente en Corse, sévissait déjà il y a des milliers d'années. Des chercheurs ont en effet découvert un oeuf du parasite de la schistosomiase (l'autre nom de la bilharziose) dans une tombe vieille de 6200 ans en Syrie. Ce pourrait être la première preuve que les systèmes d'irrigation du Moyen-Orient ont contribué à une propagation de la bilharziose dans le monde.

    Cette affection est provoquée par des parasites de vers plats qui vivent dans les vaisseaux sanguins de la vessie et des intestins. Elle peut conduire à de l'anémie, une insuffisance rénale, voire un cancer de la vessie. Et plus de 200 000 personnes dans le monde sont touchées.


    Un oeuf dans une tombe en Syrie

    C'est donc l'un des oeufs de ces parasites qui a été découverts par des archéologues et des anthropologistes britanniques de l'université de Cambridge. L'oeuf a été trouvé dans la région pelvienne de la tombe, à l'endroit où les intestins et la vessie de la personne devaient se trouver. Et pour ces derniers, c'est sans doute l'une des preuves les plus anciennes d'un phénomène qui s'est malheureusement reproduit depuis : quand le progrès technologique cause involontairement une épidémie. Selon Piers Mitchell, qui a dirigé l'équipe de recherche, "il semble probable que dans les siècles suivants le parasite de la bilharziose est devenu endémique dans cette région du Moyen-Orient, a infecté les vers plats et s'est propagé aux personnes qui pataugeaient dans ces systèmes d'irrigation de culture."


    Les sytèmes d'irrigation responsables de la propagation de la maladie
    Mais surtout, cette découverte d'un parasite vieux de plus de 6000 ans pourrait bien être riche d'enseignement pour la lutte actuelle contre la bilharziose. D'après les auteurs de ces travaux, cela prouverait l'intérêt de trouver de nouveaux moyens d'irrigation en Afrique, ce qui "pourrait casser le cycle de propagation de la maladie".

    La précédente découverte d'un oeuf de parasite de schistosomiase avait été faite dans une momie égyptienne et il avait 5200 ans.


    Dépistage conseillé en France 
    En France, ce sont les eaux de la rivière Cavu en Corse qui sont contaminées. Les autorités sanitaire recommandent dont aux personnes qui ont été en contact avec cette eau entre 2011 et 2013, de pratiquer une diagnostic de la bilharziose. Les symptômes de la bilharziose peuvent parfois passer inaperçu mais la maladie peut avoir des manifestations allergiques, comme de la fièvre, une toux ou un urticaire, puis des signes urinaires (difficultés urinaires, sang dans les urines…).

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