Neurologie

Sclérose en plaques : intérêt d’une supplémentation en vitamine D3 à la phase précoce

L’intérêt d’une supplémentation en vitamine D3 d’un déficit ou d’une carence, à la phase précoce d’une sclérose en plaques, est montré dans l’étude DLAY MS, un PHRC national Français, dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ECTRIMS 2024.

  • Farion_O/istock
  • 17 Nov 2024
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    Le lien entre la carence en vitamine D3 et l’activité de la sclérose en plaques est discuté depuis de nombreuses années. Cependant plusieurs études visant à supplémenter les patients en vitamine D3 ont été réalisées par le passé avec des résultats globalement décevants.

    L’étude DLAY MS est un PHRC national Français ayant démarré en 2014. Les patients qui avaient un syndrome clinique isolé ne répondant pas aux critères diagnostiques de McDonald 2010 (en vigueur lors de la mise en place de l’étude) étaient sélectionnés et randomisés pour recevoir une supplémentation en vitamine D3 ou un placebo.

    Le critère principal de jugement était la survenue d’une activité clinique ou radiologique de la maladie, qui signait une sortie d’étude puisque les patients remplissaient alors les critères de dissémination temporelle et spatiale et relevaient de la prescription d’un traitement immunoactif.

    Réduction de 66% du risque d’activité de la maladie sous vitamine D3

    316 patients ont été randomisés et 288 ont pu mener l’étude à terme. Il n’y avait pas de différence significative sur les caractéristiques démographiques et les caractéristiques de la maladie à l’inclusion. 203 patients ont eu une activité de la maladie durant le suivi.

    Le résultat de l’analyse sur le critère principal révèle une diminution de 66% du risque d’activité de la maladie chez les patients traités par vitamine D3 en comparaison au placebo. Ce bénéfice est essentiellement porté par une forte réduction de l’activité radiologique (apparition de nouvelles lésions T2 ou de prises de contraste après injection).

    Au moins rechercher un déficit ou une carence en vitamine D3

    Une analyse de sous-groupe a été réalisée chez les patients qui rétrospectivement remplissaient les critères de McDonald 2017, et ne seraient donc plus considérés aujourd’hui comme des premiers évènements cliniques mais d’emblée comme des patients présentant une SEP. Les résultats sont parfaitement superposables.

    Concernant l’analyse des critères secondaires tels que le score EDSS, les fonctions cognitives ou la qualité de vie, aucune différence significative n’a été retrouvée. Il n’y a eu aucune alerte concernant la tolérance et la sécurité d’utilisation.

    Il s’agit donc d’un résultat important, qui doit nous inciter à rechercher et corriger une éventuelle carence en vitamine D3 au moment du diagnostic de SEP.

     

    Référence :

    1. Thouvenot E et al., High-dose cholecalciferol reduces multiple sclerosis disease activity after a clinically isolated syndrome : results of a 24-month placebo-controlled randomized trial (D-lay MS), ECTRIMS 2024, SS6.005 (abstract O065)

     

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