Médecine générale
Transition énergétique : les mobilités actives pourraient éviter plus de 9000 décès d'ici 2050
Des chercheurs français ont estimé que l'application d'un scénario de neutralité carbone, en favorisant la pratique de la marche et du vélo, pourrait en plus des impacts environnementaux recherchés permettre d'éviter plus de 9000 décès d'ici 2050. Un coup double.
- Halfpoint/istock
La transition énergétique pourrait en plus de son impact sur la planète avoir des co-bénéfices importants sur la santé. C'est ce que révèle une étude française publiée dans le International Journal of Public Health.
Les chercheurs ont quantifié les bénéfices sur la santé, en termes de mortalité, des mobilités actives, marche et vélo (électrique ou non) prévue dans le scénario de transition énergétique « négaWatt ». Ce dernier suppose une évolution des volumes de la pratique de la marche de + 11% et du vélo de + 612% entre 2021 et 2050.
Plus de 9000 décès pourraient être évités grâce à l'augmentation de la pratique de la marche et du vélo
Par rapport à un scénario sans augmentation du volume des déplacements actifs, les chercheurs ont mis en évidence que le scénario « négaWatt » permettrait d'éviter 9797 décès annuels prématurés en 2045, se traduisant ainsi par une augmentation de 3 mois d'espérance de vie dans la population générale.
Le vélo représente dans l'étude les plus grands avantages pour la santé. En termes d'économie, les chiffres sont tout aussi impressionnants, puisque les chercheurs ont estimé à 696 milliards d'euros les bénéfices économiques sur la période d'étude 2021-2050.
Des bénéfices au-delà de l'activité physique et pour toute la population
La quantification de l'impact des mobilités actives peut avoir été surestimée précisent les chercheurs. Par exemple, l'estimation de l'augmentation forte et continue de la pratique du vélo d'ici 2040 pourrait avoir été surévaluée. Les chercheurs expliquent en effet qu'elle pourrait en réalité être partiellement entravée par la fréquence et la durée des vagues de chaleur prévues à court et moyen terme en raison du changement climatique.
Toutefois les avantages de la mobilité active ont pu aussi par certains points être sous-estimés. L'analyse n'a par exemple pas pris en compte les « bénéfices altruistes » de l'augmentation de la marche et du vélo. En effet, la pratique de ces transports zéro émission a des avantages sur la santé des personnes les pratiquant, via les bénéfices de l'activité physique mais aussi sur celle de ceux qui ne les utilisent pas via la réduction globale de la pollution atmosphérique.
Dans une analyse multi-pays, publiée dans The Lancet, des chercheurs britanniques avaient ainsi estimé que les bénéfices résultant de la qualité de l'air impliquée par l'Accord de Paris pourraient être du même ordre de grandeur que ceux résultant des déplacements actifs : éviter donc encore plusieurs milliers de décès.
La conclusion est simple et synthétique : qu'attendons-nous pour délaisser nos voitures et nous mettre, tous, au vélo ?