Intoxication
Fuite d’azote dans une cabine de cryothérapie : quels sont les risques liés à l’utilisation de ce gaz ?
Dans une salle de sport parisienne, deux personnes, dont une employée qui est décédée et une cliente hospitalisée dans un état grave, auraient été intoxiquées par de l’azote après une fuite lors d’une séance de cryothérapie.

- Par Geneviève Andrianaly
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- RossHelen/iStock
Ce lundi 14 avril, un incident grave s’est produit dans une salle de sport, On Air, dans le 11ème arrondissement de Paris vers 18h20. Lors d’une séance de cryothérapie, qui consiste à s’exposer brièvement à des températures extrêmement basses provenant de la libération de vapeur d’azote liquide pour soulager la douleur et améliorer la récupération après un effort physique intense, une salariée et une cliente ont été grièvement blessées. Plus précisément, lorsque les secours sont intervenus, elles subissaient un arrêt cardio-respiratoire, d’après une source policière contactée par TF1/LCI.
Cryothérapie : une salariée, intoxiquée à la suite d’une fuite d’azote, est morte
Parmi les deux personnes, l’employée "de la salle de sport née en 1996", a perdu la vie. Quant à la cliente de l’établissement, "née en 1991", elle "a été hospitalisée et son pronostic vital est engagé. Elle est entre la vie et la mort", selon une source policière, interrogée par Le Parisien dans la soirée. Trois autres personnes qui ont prodigué des soins aux victimes ont été prises en charge en urgence relative. Par prévention, 150 adultes présents dans la salle de sport ont été évacués.
Selon les premiers éléments de l’enquête, une fuite d’azote, provenant des cuves de récupération en cryothérapie, pourrait être responsable de ce drame. D’après Le Parisien, celle-ci pourrait être liée à des travaux de plomberie menés le même jour dans l’établissement. "Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte et confiée au commissariat de police du XIe arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail", a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l’AFP. Dans le détail, "une autopsie et des analyses toxicologiques ont été ordonnées."
Quels sont les dangers de l’azote utilisé en cryothérapie ?
L’azote est un gaz "sans couleur et inodore", selon l’Anses. "Les principaux dangers liés à l’azote sont les gelures et l’asphyxie (conséquence de l’hypoxie). Si le premier est bien connu du fait de la température extrêmement basse de l’azote à l’état liquide (-196°C), le second l’est beaucoup moins, bien qu’il puisse être fatal. Le risque hypoxique de l’azote est lié à la capacité de l’azote liquide à générer rapidement, par évaporation, un important volume d’azote gazeux, provoquant ainsi une réduction du taux d’oxygène de l’air par déplacement et dilution de l’oxygène." Selon l’autorité sanitaire, plusieurs protections collectives et un aménagement des locaux doivent être mis en œuvre. "Il est notamment recommandé de veiller à maintenir un taux minimal de 19 % d’oxygène en vue de prévenir l’apparition d’effets liés à l’hypoxie." Autre préconisation : ne pas utiliser de locaux souterrains ni pour le stockage ni pour le travail avec l’azote liquide. "Les locaux doivent être équipés, en particulier, d’appareils de détection et de mesure du taux d’oxygène, d’un système d’alarme et d’une ventilation mécanique adaptée à deux vitesses." En cas de manipulation d’azote, il est fortement conseillé de porter des gants (à manchette longue de préférence), des lunettes ou une visière de protection, des chaussures fermées et un tablier en matière non-tissée.