Problèmes de peau chez les enfants : l’éruption cutanée aide le diagnostic
Les problèmes de peau, ou dermatoses, sont fréquents chez l’enfant, mais sont le plus souvent bénins. L’examen soigneux des lésions élémentaires de la peau (papules, vésicules, nodules...) permet le plus souvent au médecin traitant, au pédiatre ou au dermatologue de faire le diagnostic.
Des mots pour les maux
Un problème de peau est appelé « dermatose » par les médecins.
Une « éruption cutanée » correspond à l'apparition plus ou moins rapide sur la peau de « lésions cutanées » : boutons, taches…
Il y a différents types de dermatoses en fonction de l’aspect des lésions de la peau : éruption morbiliforme ou roséoliforme, bulles, croûtes…
A quoi correspond un problème de peau chez l’enfant ?
La peau est un organe complexe qui assure en premier une fonction physiologique de barrière : chez le nourrisson et le nouveau-né, dont la couche superficielle de la peau (« épiderme ») est plus fine, la peau est plus perméable. La peau a également une fonction de thermorégulation. Enfin, il faut savoir que la peau est colonisée dès la naissance par de nombreuses bactéries qui participent à la défense de la peau : c’est la « flore saprophyte ».
Il y existe différents types de dermatoses qui sont secondaires à des infections virales ou bactériennes, à des maladies allergiques ou immunologiques ou de causes inconnues.
Le diagnostic est le plus souvent posé en fonction des circonstances d’apparition et de l’aspect des lésions de la peau (type « d’éruption » de la peau).
Quels sont les signes des problèmes de peau chez l’enfant ?
Différents types de lésions de la peau peuvent apparaître et chaque lésion peut correspondre à un problème particulier de peau chez l’enfant. C’est ce qui fait tout l’intérêt de leur analyse.
• Une rougeur de la peau qui s’efface à la pression du doigt est un « érythème ».
• Un bouton (ou « papule ») est un soulèvement de la peau de petite taille, solide et sans sérosité.
• Une « vésicule » est un soulèvement cutané qui contient un liquide clair et de petite taille de moins de 5 mm de diamètre.
• Une « bulle » est un soulèvement cutané qui contient un liquide clair et d’une taille de plus de 5 mm de diamètre.
• Une « pustule » est un soulèvement de la peau qui contient un liquide trouble.
• Une « croûte » est un agrégat fibreux qui contient les produits de dessiccation de sérosité, de pus et de sang.
• Un « nodule » est une petite lésion arrondie, ferme et palpable, de siège profond.
• Une « ulcération » est une perte de substance.
• Une « kératose » est un épaississement de la couche cornée superficielle de la peau (« peau hyperkératosique »).
• Une « squame » est une petite lamelle de peau « kératosique » qui s’enlève (« desquame »).
• Un « purpura » est un ensemble de petites tâches rouges ou violacées qui ne s’estompent pas quand on appuie dessus.
Quelles sont les causes des problèmes de peau chez l’enfant ?
Chez les enfants, les rougeurs, les démangeaisons et les éruptions cutanées (boutons) ont de nombreuses causes :
• Une sécheresse de la peau le plus souvent, en cas de petite rougeur sans démangeaison ni fièvre.
• Une irritation de la peau comme l’érythème fessier ou les coups de soleil.
• Les piqûres d’insectes : moustiques, aoûtats, poux, puces, prurigo, gale...
• Certaines maladies infectieuses : varicelle, rougeole, rubéole, roséole (exanthème subit), scarlatine, molluscum contagiosum....
• Certaines mycoses : intertrigo, démangeaisons génitales...
• Certaines infestations par des parasites intestinaux : démangeaisons de la région anale par des petits vers (oxyures).
• Les intolérances ou les allergies alimentaires : des plaques rouges apparaissent après que l’enfant a consommé des aliments comme des fraises, du poisson, des crustacés...
• Les allergies de contact au pollen, à certains métaux (surtout le nickel contenu dans certains bijoux et les boutons de pantalon), aux poils d’animaux, à certains produits de toilette, à des jouets en latex...
• Les intolérances médicamenteuses : certains médicaments ont des effets indésirables qui se traduisent par des éruptions cutanées.
• L’eczéma atopique ou la dermatose atopique.
• Des maladies immunologiques : syndrome de Kawasaki, purpura thrombopénique.
Comment faire le diagnostic de dermatose de l’enfant ?
Le diagnostic d’un problème de peau chez l’enfant repose sur une démarche clinique rigoureuse par le médecin traitant, le pédiatre ou le dermatologue.
Le médecin interrogera les parents sur les antécédents de maladie allergique dans la famille (dermatose atopique) et sur les circonstances d’apparition du problème de peau (après exposition au soleil, un repas, piqure d’insecte, prise d’un médicament…). Il demandera si les problèmes de peau s’accompagnent de démangeaisons (« prurit »).
L’examen clinique sera réalisé sur un enfant complètement déshabillé et sans ses couches, ce qui permettra d’analyser le type de lésion (érythème, papule, vésicule…) et sa localisation précise (généralisé, prédominant aux extrémités, dans les plis ou au contact de la couche…).
Quels sont les signes des piqûres d’insecte ?
Après une piqûre d’insecte, une réaction locale apparaît sur la peau sous forme d’une rougeur et d’un gonflement autour de la piqûre, avec un diamètre d’un à quinze millimètres selon l’insecte.
• Les piqûres de moustiques, de taons ou de fourmis sont en général anodines, mais sont à l’origine d’une forte démangeaison. Chez les enfants, il peut se former de petites ampoules remplies d’un liquide jaunâtre.
Une piqûre de moustique n’est le plus souvent pas ressentie et c’est seulement la réaction cutanée qu’elle provoque qui est désagréable. Celle-ci est causée par la salive de l’insecte car elle contient un composant qui empêche le sang de coaguler.
• Une piqûre de guêpe, de frelon ou d’abeille est, en revanche, immédiatement douloureuse à cause de leur venin. En cas de prédisposition allergique, ces piqûres peuvent être dangereuses en provoquant une réaction allergique qui peut aller jusqu’au « choc anaphylactique ». Une abeille ne pique qu’une seule fois car l’abeille laisse dans la peau une partie de son dard, parfois même avec la poche à venin. La guêpe peut piquer plusieurs fois et également mordre, ce qui augmente la douleur.
• Les piqûres d’araignées dans le Midi de la France ou en Corse peuvent donner une fièvre et des signes généraux assez importants (maux de tête, malaises, contractures musculaires, hallucinations....). Une nouvelle araignée est apparue en France depuis les années 2000, il s’agit d’une petite araignée brune, la Recluse brune, qui vient des Etats-Unis, et dont la morsure est susceptible de conduire à une nécrose de la peau.
• Les piqûres d’aoûtats, qui sont de petits acariens microscopiques, surviennent au printemps et en été et provoquent des plaques rouges qui démangent généralement beaucoup, dans les plis de peau ou sous la ceinture et les élastiques des vêtements (chaussettes, soutien-gorge, slip).
• Une maladie de Lyme peut être provoquée par la morsure d'une tique du chevreuil, porteuse d'une bactérie capable de déclencher la maladie chez les êtres humains (Borellia Burgdorferi). Les personnes infectées par la maladie de Lyme ne ressentent le plus souvent pas de signes juste après avoir été piquées, mais une plaque rouge (à extension centrifuge = en cocarde) peut apparaître à distance de la morsure de tique et de son retrait.
Il est important d'établir le diagnostic de la maladie de Lyme à temps, car la plupart des personnes atteintes réagissent bien aux antibiotiques.
• La fièvre pourprée des montagnes Rocheuses (FPMR) est observée au Etats-Unis. Elle est causée par des morsures de tiques dans certaines régions endémiques où ces insectes sont infectés par la bactérie Rickettsia rickettsii. On retrouve couramment ces tiques dans les régions du sud-est et centre-sud des États-Unis. Alors que la plupart des personnes infectées par la bactérie n'éprouvent qu’un malaise léger ou même aucun signes, d'autres peuvent devenir sérieusement malades et nécessiter des soins médicaux d'urgence et des antibiotiques qui sont très efficaces.
Quels sont les problèmes de peau qui démangent chez l’enfant ?
• Un problème de peau au contact de la couche correspond le plus souvent à une « dermite de siège » (fragilisation de la peau liée à l’humidité, la diarrhée et la macération) : elle débute sur les convexités des fesses ou dans les plis. Mais la localisation sous la couche peut se voir en cas de « dermatose allergique » (ou « eczéma de contact »), voir révéler un psoriasis (« psoriasis des langes »).
• Une dermatose érythémato-vésiculeuse et prurigineuse survenant en contexte d’allergies familiales (« terrain atopique ») va correspondre à une « dermatose atopique ». L’évolution de la rougeur cutanée (érythème ») se fait vers des « vésicules » qui vont se rompre et laisser place à des croûtes, puis à une desquamation. Cet eczéma peut se surinfecter par des bactéries et donner une infection de la peau (« impétigo »).
• Une éruption cutanée de l’enfant progressivement généralisée et qui s’associe à des démangeaisons importantes fait évoquer la varicelle (virus varicelle-zona). Après une phase de fièvre modérée, avec parfois des maux de tête et de ventre apparaît une « éruption vésiculeuse » avec des éléments en nombre très variable mais croissants (10 à 2 000), d’âges différents (macule, vésicules et croûtes mélangées) car apparaissant par vagues successives, disséminées sur tout le corps et en particulier le cuir chevelu, la face, le tronc. Cette éruption s’accompagne de fortes démangeaisons (« vésicules prurigineuses »). L'atteinte des muqueuses (intérieur de la bouche, paupières et parties génitales) est habituelle.
• Une éruption cutanée localisée, ou généralisée, mais constituée d’une ou plusieurs plaques de taille variable comparables à celles que procurent les piqures d’orties fait évoquer une urticaire. Ces plaques sont de couleur rouge ou rosée, arrondies, bien limitées et en relief. Les lésions d'urticaire ont également pour propriétés de démanger et de changer de place au fil des heures. Classiquement une plaque d'urticaire évolue sur quelques heures en dessinant des cercles ou des arabesques. Dans certains cas, les lésions de la peau s’associent à des lésions des muqueuses (toux, essoufflement…) ou des conjonctives.
• Une infection parasitaire, la « gale » peut donner des lésions de la peau, prédominant entre les doigts (« sillons ») et la nuit, avec des démangeaisons extrêmes qui respectent la tête.
Quels sont les problèmes de peau qui ne démangent pas chez l’enfant ?
• Une dermatose inflammatoire avec hyperproduction de sébum chez le nourrisson et qui débute au cuir chevelu (squames grasses croûteuses) et au siège (érythème péri-orificiel), sans fièvre, ni démangeaison, peut correspondre à une « maladie de Leiner-Moussous ». Cette dermatose va s’étendre de manière centrifuge surtout au visage.
• Une infection virale à Parvovirus B19 peut être responsable du « mégalérythème épidémique » (ou « 5ème maladie ») qui est le plus souvent sans fièvre, ni prurit. L’érythème est composé de macules roses et prédomine initialement sur les joues avec aspect de joues giflées (« Slap Cheek Syndrome »), puis s’étend en 2 à 3 jours aux bras, aux jambes et aux fesses, parfois en arabesque ou en guirlande (« érythème réticulé »). Il peut s’accompagner d’un purpura, d’une crise aplastique chez les enfants prédisposés, voire d’une vascularite.
• Le « syndrome de Gianotti-Crosti » correspond à la survenue d’une éruption papuleuse sans fièvre ni prurit. Les papules sont rosées ou rouges, parfois purpuriques, de petites tailles, situées classiquement sur les joues, les coudes et les genoux. Il existe parfois de larges placards rouges et surélevés par confluence des lésions. Chez l'enfant, l’éruption est souvent généralisée avec lésions clairsemées sur le tronc et les membres.
• La « maladie de Kawasaki » survient en contexte fébrile avec petits ganglions et douleurs abdominales et se manifeste par une éruption vésiculeuse. Il s’agit d’un rash généralisé polymorphe (le plus souvent aspect maculo-papuleux, morbiliforme ou scarlatiniforme et localisation tronculaire), avec une rougeur et un gonflement des mains et des pieds. Secondairement, apparaît une desquamation péri-unguéale et palmo-plantaire. Il existe également des anomalies bucco-labiales (érythème buccal et pharyngé, langue framboisée, lèvres rouges et fissurées).
• Le « syndrome mains-pieds-bouche » est une infection à Coxsackie A16 avec une éruption vésiculeuse qui survient sans fièvre. Les vésicules ont un contenu clair ou citrin et sont cernées d'un liseré rouge ou ce sont des maculo-papules situées au niveau des mains et des pieds, des fesses et sur le haut des cuisses. Chez la fille, il est possible de voir des lésions vésiculeuses au niveau des régions inguinales et vulvo-périnéales, voire des lésions aphteuses au niveau des muqueuses buccales et sur les lèvres. Il n’y a pas d'atteinte des muqueuses conjonctivales.
• Des infections bactériennes de la peau peuvent survenir chez l’enfant. « L’impétigo » est initialement une bulle claire en peau saine, puis une pustule qui se rompt et donne une ulcération et une croûte jaunâtre (qui contient des staphylocoques ou des streptocoques). Un « érysipèle » est un placard rouge, avec œdème de la peau (« œdématié ») et douloureux, avec bourrelet en périphérie (il peut exister quelques vésicules ou pustules). Un furoncle est une « pustule » ou « suppuration bactérienne » de la base d’un poil (« follicule pilo-sébacé »).
• Certaines dermatoses s’accompagnent de bulles (« dermatoses bulleuses »). Elle peuvent correspondre à une « dermatose bulleuse congénitale » (héréditaire = lésions bulleuses et vésiculeuses post-traumatiques), un « syndrome de Lyell toxique » (érythème avec décollement bulleux étendu, comme pour une brûlure, en rapport avec la prise de médicaments tels que sulfamides ou anti-inflammatoires non-stéroïdiens) ou un « syndrome de Lyell staphylococcique » (en rapport avec la sécrétion d’une toxine par un staphylocoque).
• Une infection par un champignon (Candida) peut donner des lésions érythémateuses des plis ou « intertrigo » (aines, sillon interfessier).
Une infection par un virus (« pox virus ») peut donner un « molluscum contagiosum ». Le molluscum se présente sous la forme d’une excroissance qui forme une perle déprimée en son centre. Ces perles sont blanches ou de la couleur de la peau, elles mesurent de 2 à 5 mm de diamètre. Les lésions surviennent souvent en groupes de quelques-uns à quelques dizaines, et peuvent se localiser n’importe où sur le corps. Chez les jeunes enfants, le « molluscum contagiosum » touche volontiers le cou, les plis axillaires, le tronc, le visage et les paupières mais aussi l’abdomen, les fesses, les cuisses ou les bras. Il s’attrape par contact avec un enfant contaminé.
Quels sont les problèmes de peau de l’enfant en contexte de fièvre ?
De nombreux problèmes de peau chez l’enfant sont dus à des infections virales :
• Un érythème morbiliforme est un érythème maculo-papuleux rapidement généralisé (macules et papules de quelques millimètres avec des intervalles de peau saine).
Au cours de la rougeole, il débute sur le visage, derrière les oreilles, autour de la bouche puis atteint tout le corps (« rash généralisé ») en 3 à 4 jours, et s’accompagne d’un catarrhe occulo-respiratoire et du signe de Köplik (à l’intérieur de la joue).
Au cours de la mononucléose infectieuse, il apparaît 48 heures après le début du traitement d’une angine banale si l’enfant prend de l’amoxicilline l’infection s’accompagne d’une angine et d’une grosse rate (« splénomégalie »).
Un érythème morbiliforme peut aussi se voir au cours des « gastroentérites à Entérovirus humain B » (surtout Echovirus) : il s’agit d’un érythème récurrent avec fièvre bi- ou triphasique, maux de tête (« céphalées »), rhinopharyngite, anorexie, adénopathies et gastroentérite.
• Erythème roséoliforme avec un érythème composé de petites macules, ou de maculo-papules, rosées, prédominant sur le tronc, le ventre puis s'étendant au visage et aux bras.
• Dans la « roséole » ou « exanthème subit », ou « 6ème maladie » (Herpès virus 6), la fièvre est au premier plan (39 à 40°C), avec un érythème composé de petites macules, ou maculo-papules rosées, prédominant sur le tronc, l'abdomen puis s'étendant au visage et aux membres supérieurs durant 24 à 48 heures.
• Au cours de la rubéole, l’éruption cutanée débute par un érythème maculeux au visage, qui s’accompagne d’une petite fièvre et de petits ganglions au cou. Les boutons sont des petites taches rose pâle lisses de moins de 3 mm, « les macules ». Elles sont séparées par des intervalles de peau saine avec une surface douce et veloutée au toucher. Au deuxième jour, les boutons peuvent se rassembler et former des plaques confluentes, notamment en bas du dos et au niveau des fesses.
• L’érythème peut toucher la moitié du corps dans « l’exanthème unilatéral thoracique » (virus probable, Parvovirus B19) : éruption érythémato-papuleuse à début axillaire avec évolution centrifuge, avec parfois aspect eczématiforme ou scarlatiforme. En 8 jours, apparaît un exanthème hémicorporel respectant visage, paumes, plantes, qui peut devenir bilatéral en un 2ème temps.
• L’érythème peut également toucher seulement les mains et les pieds dans « l’exanthème en gants et en chaussettes » (Parvovirus B19 et autres virus) chez les grands enfants (et les adultes).
• Enfin, l’érythème peut apparaître sous forme de médaillons érythémato-squameux non ou peu prurigineux, d’abord isolés puis plusieurs vagues d'éléments de 1 à 2 cm de diamètre, dans la « Pityriasis rosé de Gilbert » (Herpès virus 7).
• La scarlatine est une infection à Streptocoque bêta-hémolytique qui se manifeste par une éruption érythémateuse en contexte de fièvre, de mal de gorge, de douleurs du ventre et de ganglions du cou. L’érythème se manifeste sous la forme d’une éruption généralisée prédominant au niveau de la face antérieure du tronc avec une pâleur du pourtour de la bouche et du nez en cas d’érythème du visage. La peau est rouge et rêche, avec un érythème plus foncé au niveau des plis de flexion (« signe de Pastia »). Les amygdales sont rouges et exsudatives, avec des pétéchies au niveau du palais et une langue saburrale puis rouge framboise. La scarlatine peut se compliquer de douleurs articulaires et d’une atteinte rénale (glomérulonéphrite) ce qui impose une antibiothérapie.
A quoi correspondent les lésions purpuriques de la peau chez l’enfant ?
Le purpura est un ensemble de petites lésions rouges ou violacées qui ne s’effacent pas quand on comprime la peau.
• Le « purpura de Schonlein-Hénoch » est une maladie auto-immune qui survient en contexte de douleurs articulaires, de douleurs du ventre, voire de sang dans les urines, mais sans fièvre. Le purpura est fait de tâches ecchymotiques et pétéchiales, maculaires ou papuleuses, rarement nécrotiques et croûteuses. Les lésions sont principalement situées au niveau des membres inférieurs, des fesses et des membres supérieurs (elles sont absentes ou en petit nombre sur le tronc et sur le visage). Le purpura tend à s'accentuer en position debout prolongée et à s'atténuer au repos en position couchée. Il n’y a pas de lésions muqueuses.
• Le « purpura méningococcémique » survient en contexte de syndrome septicémique (fièvre élevée, altération de l’état général avec frissons et douleurs articulaires et abdominales), voire de « purpura fulminans ». Il s’agit d’une éruption purpurique généralisée qui, après l’apparition des premiers éléments purpuriques (« pétéchies » ou « ecchymoses »), se généralise très rapidement, avec élargissement et multiplication des taches purpuriques puis apparition de lésions bulleuses et de placards nécrotiques, ainsi que d’hémorragies muqueuses. Il s’agit d’une urgence infectieuse absolue.
• Quelques éléments purpuriques discrets en grappe peuvent apparaître au cours d’une méningite, avec fièvre, maux de tête violents, raideur de la nuque et gène visuelle à la lumière (« photophobie ») : ils témoignent d’une « méningite à méningocoque » qui est également une urgence absolue.
• Le « purpura thrombopénique idiopathique » est un purpura pétéchial et ecchymotique qui survient sans cause apparente, sans fièvre et sans aucun autre signe. Le purpura est constitué de tâches cutanées de couleur rouge-violacé ne s’effaçant pas à la pression, en nombre variable, de différents âges, situées en n’importe quel point du corps mais privilégiant les zones plus exposées (hanches, genoux, face antérieure des jambes, coudes). Il n’y a pas d’hémorragies des muqueuses (bouche et lèvres). Le risque est la survenue d’une complication hémorragique si les plaquettes descendent au-dessous de 30 000 par mm3.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il faut consulter un médecin dans la journée si :
• Le problème de peau s’accompagne d’une fièvre ou d’une altération de l’état général.
• Il existe un purpura et de la fièvre.
• La peau suinte ou paraît infectée (pus).
• Les signes d’une allergie déjà connue sont soudainement plus sévères que ceux des épisodes précédents.
• L’enfant a le visage ou la langue gonflée.
• L’enfant a du mal à respirer.
• L’enfant a de la fièvre, des vomissements et qu'il est gêné par la lumière.
• L’éruption est formée de vésicules.
Il faut consulter un médecin dans les jours qui viennent si :
• Le problème de peau s’associe à des douleurs.
• Les démangeaisons ne sont plus supportables.
• Les problèmes de peau ne diminuent pas au bout de 48 heures d’automédication ou, au contraire, s’ils empirent.
Quels traitements en cas de problèmes de peau chez les enfants ?
Le traitement dépend de la cause de la dermatose.
• Contre les piqûres d’insectes, il est possible d’appliquer un peu d’eau vinaigrée (une cuillerée à soupe de vinaigre dans un bol) sur la peau de l’enfant, ou d’utiliser certains gels et crèmes contre les démangeaisons, disponibles sans ordonnance en pharmacie. Il faut demander conseil au pharmacien car certains de ces produits sont contre-indiqués chez les nourrissons.
• Il faut couper court les ongles de l’enfant pour éviter qu’il aggrave les lésions de la peau et les surinfecte en se grattant (risque d’impétigo).
• En cas d’éruption de la peau après la prise d’un médicament qui peut être la cause des rougeurs et des démangeaisons, il faut immédiatement le signaler à son médecin ou son pharmacien.
• En cas d’éruption survenant après la prise d’amoxicilline pour une angine, il faut suspecter une mononucléose infectieuse (ou une allergie) et arrêter le traitement antibiotique et re-consulter son médecin.
• En cas de purpura fébrile, il faut immédiatement aller aux urgences pour éliminer absolument ou traiter en urgence un purpura méningococcémique.
• En cas de suspicion d’impétigo ou d’érysipèle, il faut consulter son médecin pour obtenir une prescription d’antibiotique. Une prescription d’antibiotique sera également nécessaire en cas de scarlatine, de purpura méningococcémique (antibiothérapie par voie intraveineuse).
• En cas de varicelle, la prescription d’acyclovir ne se justifie qu’en cas de terrain à risque ou de complication.
• Des antihistaminiques peuvent être nécessaires en cas de démangeaisons trop importantes.
• Dans la plupart des autres cas, un traitement symptomatique est nécessaire.
Comment prévenir les problèmes de peau chez l’enfant ?
En règle générale, un certain nombre de précautions peuvent permettre de protéger la peau de son enfant :
• Il faut protéger son enfant des insectes et du soleil.
• Il faut utiliser des produits de toilette doux ou surgras pour protéger la peau de l’enfant des irritations. Si la peau de l’enfant est particulièrement sensible, il faut préférer des produits hypoallergéniques.
• Il faut éviter les bains prolongés ou trop fréquents, en particulier si l’enfant a tendance à avoir la peau sèche.
• Il faut bien sécher sa peau après la toilette ou une baignade.
• Il faut appliquer régulièrement une crème hydratante sur la peau de son enfant, en particulier par grand froid ou en période de sécheresse.
Les liens des problèmes de peau chez l’enfant
Le site de la Société Française de Dermatologie
http://dermato-info.fr/peau/enfant
Les liens Pourquoi Docteur
Fesses rouges du nourrisson : prévenir d’emblée les complications de l’érythème fessier
Mycose de la peau : des infections à champignons de la peau, des muqueuses, des cheveux et des ongles
L’orgelet chez l’enfant: un abcès de la racine d’un cil au bord de la paupière
Gale : des démangeaisons très contagieuses de la peau
Psoriasis : une maladie inflammatoire de la peau et des ongles qui se traite mieux
Psoriasis : 100 000 enfants touchés en France
Varicelle : une infection dangereuse chez la femme enceinte
Rougeole : ne pas se vacciner fait resurgir le risque lié à la maladie
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