Onco-Thoracique

CBNPC localement avancé : des résultats prometteurs pour le boost en stéréotaxie

Le risque de récidive de CBNPC localement avancé après chimiothérapie-radiothérapie et consolidation par immunothérapie reste élevé. Un essai de phase II propose d’ajouter une radiothérapie stéréotaxique en boost sur la lésion primitive avant le traitement standard par chimiothérapie-radiothérapie.

  • Janelle Molloy/iStock
  • 24 Fév 2025
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    Les patients atteints d’un Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) localement avancé sont traités par chimiothérapie-radiothérapie (en concomitant ou séquentiel), suivie la plupart du temps d’une immunothérapie en consolidation pendant 1 année.

    Bien que la pathologie à ce stade ne soit que localisée et non métastatique, le risque de reprise évolutive ou de dissémination métastatique reste très élevé. Le taux de survie globale à 5 ans est d’à peine 43 %, et 70 % des patients vont finalement progresser de leur maladie.
     

    Ajouter un boost en stéréotaxie au début de prise en charge

    Dans l’essai de phase II américain NCT03141359, 61 patients ont été inclus. Ils recevaient 3 à 5 fractions de radiothérapie stéréotaxique en boost, suivies ensuite de la classique chimiothérapie-radiothérapie, puis d’un an d’immunothérapie pour les patients éligibles.

    La majorité des patients étaient porteurs d’un stade IIIA de la maladie, étaient fumeurs ou anciens fumeurs, et étaient des hommes dans 54 % des cas. Leur PS était à 0 ou 1. L’histologie majoritaire était l’adénocarcinome dans 56 % des cas. Concernant les altérations moléculaires, 3 % des patients étaient porteurs d’une mutation KRAS.

    Tous les patients ont bénéficié de la radiothérapie stéréotaxique initiale, répartie environ pour la moitié sur une dose totale de boost de 50 Gy et pour l’autre moitié sur une dose totale de boost de 54 Gy.
     

    Résultats encourageants, mais pas de traitement standard pour 3 % des patients

    La médiane de survie globale était de 25,3 mois [IC 95% 11.2-54.12]. Le taux de survie sans progression à 24 mois était de 50 %. Le taux de survie sans progression à un an était de 62,7 %.

    À noter que les résultats en termes de survie étaient légèrement meilleurs dans le sous-groupe des patients traités avec l’ajout d‘immunothérapie en consolidation. On rappelle ici la médiane de survie globale des patients traités dans le cadre de l’essai PACIFIC (chimiothérapie-radiothérapie suivie d’immunothérapie pendant un an pour un CBNPC localement avancé), qui est de 23,2 mois.

     

    Dans l’essai de phase II NCT03141359, 3 % des patients n’ont pas débuté de chimiothérapie dans les suites du boost et n’ont donc pas reçu le traitement standard, ce qui pourrait être préoccupant et nécessite un suivi à plus long terme pour obtenir des données de survie sans progression et des données de survie globale.

    Les données de tolérance sont rassurantes, sans majoration de toxicité liée à la radiothérapie sur la cohorte présentée ici. Cet essai est intéressant, car les patients atteints d’un CBNPC localement avancé sont en effet à haut risque de rechute et de progression. Une intensification du traitement est séduisante, mais nous sommes pour l’instant dans l’attente des résultats de l’essai de phase 3 NRG-LU008, comparant ce schéma au traitement standard (sans boost), dont le recrutement a débuté aux États-Unis en octobre 2023.

     

     

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    JDF

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