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Cancer du col avancé : la chimiothérapie d'induction réduit de 40% le risque de mortalité

Dans le cancer du col de l'utérus localement avancé, les résultats de l'étude INTERLACE montrent qu'une courte chimiothérapie d’induction, utilisant 6 semaines de carboplatine et de paclitaxel immédiatement avant la chimioradiothérapie standard, réduit de 40% le risque de décès dû à la maladie.

  • Viorel Poparcea/istock
  • 19 Oct 2024
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    La chimiothérapie à base de cisplatine est l'une des méthodes les plus couramment utilisées pour traiter le cancer du col de l'utérus localement avancé, améliorant les taux de survie de 30 à 50 %. Bien que l'ablation chirurgicale de la tumeur soit une option, certains experts tendent à préférer la chimiothérapie.

    Selon les résultats de l'étude INTERLACE, l'ajout d'une chimiothérapie d’induction par carboplatine et paclitaxel de six semaines à la chimioradiothérapie standard du cancer du col de l'utérus localement avancé apporte une augmentation significative des taux de survie sans progression de30% et de la survie globale de 40%. L’étude est publiée dans The Lancet.

    Bien que la chimioradiothérapie soit un traitement curatif pour environ 75 % des patientes (80 % dans INTERLACE), faire progresser ce traitement de 7 à 10 % (à 3-5 ans) représente une amélioration cliniquement significative et à un coût relativement faible.

    Une amélioration de 40% de la survie globale

    L'étude a porté sur 500 patientes de 32 centres médicaux au Brésil, en Inde, en Italie, au Mexique et au Royaume-Uni, qui ont été réparties de manière aléatoire en deux groupes entre 2012 et 2022. Toutes étaient atteintes d'un cancer du col de l'utérus localement avancé, mais aucune n'avait de tumeur s'étant propagée à d'autres organes.

    Le groupe témoin n'a reçu qu'une chimioradiothérapie, un processus standard comprenant un traitement par radiothérapie et un médicament, le cisplatine. Le groupe expérimental a reçu un traitement de six semaines à base de carboplatine et de paclitaxel avant de commencer la chimioradiothérapie.

    Après un suivi médian de 67 mois, les taux de survie sans progression à 5 ans sont de 72% dans le groupe chimiothérapie d'induction avec chimioradiothérapie et de 64% dans le groupe chimioradiothérapie seule avec un HR de 0,65 (IC à 95% 0,46-0,91, p=0-013). Les taux de survie globale à 5 ans sont de 80% dans le groupe chimiothérapie d'induction avec chimioradiothérapie et de 72 % dans le groupe chimioradiothérapie seule, avec un HR de 0,60 (IC à 95 % 0,40-0,91, p=0,015).

    Une tolérance correcte et un coût minimal

    La plupart des patients ont eu des effets indésirables pendant le traitement, notamment de la fatigue ou de la faiblesse, des problèmes gastro-intestinaux, des infections ou une diminution du nombre de globules blancs. Des événements graves ou potentiellement mortels sont survenus chez 59 % des patients du groupe ayant reçu une chimiothérapie initiale, contre 48 % de ceux ayant reçu une chimioradiothérapie seule.

    Les chercheurs disent qu'il s'agit de la première étude randomisée de phase 3 à montrer un « avantage significatif en termes de survie » en utilisant la chimiothérapie d’induction avant la chimioradiothérapie, ce qui représente une « amélioration cliniquement significative » à un « coût relativement faible ». Les médicaments sont bon marché et largement disponibles, précisent-ils.

    Un changement dans les recommandations ?

    « Il s'agit de la plus grande amélioration des résultats dans cette maladie depuis plus de 20 ans », a déclaré le Dr Mary McCormack de l'University College Hospital, auteur principal de l'étude, dans une interview accordée à Cancer Research UK.

    La chimiothérapie d'induction administrée selon le protocole INTERLACE devrait être intégrée dans les recommandations cliniques en tant qu'option permettant d'améliorer les résultats chez les patientes atteintes d'un cancer du col de l'utérus localement avancé. Cette approche pourrait être incorporée dans la conception de futurs essais cliniques d'immunothérapie ou d'autres médicaments ciblés en première ligne. Les résultats de l'étude présentés ici réfutent également la perception selon laquelle la chimiothérapie administrée avant la radiothérapie ou la chimioradiothérapie est préjudiciable aux résultats.

     

     

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