Gynéco-obstétrique
Dépistage du cancer du sein : place à la mammographie 3D
La HAS actualise ses recommandations sur le dépistage organisé du cancer du sein. La mammographie classique en deux dimensions va progressivement laisser place à une technique d'imagerie plus performante et en 3D : la tomosynthèse mammaire.
- gorodenkoff/istock
La HAS publie de nouvelles recommandations pour le dépistage organisé du cancer du sein. Elle recommande désormais l'introduction de la mammographie 3D, ou tomosynthèse mammaire, comme technique d'imagerie de dépistage.
Quelle est cette technique ? A quelle condition cet examen remplacera-t-il progressivement la classique mammographie en 2D ? On vous explique tout.
La tomosynthèse 3D, une technique déjà largement utilisée pour les cancers du sein
« La tomosynthèse (3D) est une technique de mammographie qui permet d’obtenir un cliché numérique reconstitué en trois dimensions à partir d’images du sein obtenues sous différentes coupes (ou projections) » explique le communiqué de presse de la HAS.
Technique d'imagerie déjà largement utilisée pour le dépistage des femmes à haut risque de de cancer du sein ou pour la surveillance de patientes diagnostiquées, elle a déjà démontré dans ces domaines des « résultats bénéfiques » souligne l'instance. Et c'est dans ce contexte, que l'Institut national du cancer (Inca) avait saisi la HAS sur la question de son intégration dans le dépistage organisé du cancer du sein.
Une amélioration des performances du dépistage organisé
Pour répondre à la demande de l'Inca, la HAS a réalisé une méta-analyse pour comparer la technique de mammographie classique (2D), actuellement préconisée pour le dépistage organisé, à la technique de tomosynthèse (3D) puis à l'association des deux techniques (2D + 3D) mais aussi à la technique 3D associée à une reconstruction d'image synthétique 2D à partir de données de la tomosynthèse (2Ds).
La comparaison entre la 3D et la 2D (mammographie classique) seules ne met pas en évidence de différence de performance entre les deux techniques. L'association 3D + 2D permet l'obtention de meilleurs résultats mais induisait une exposition plus importante aux rayons X du fait de la double irradiation.
Au final, ce sont les études concernant la 3D associée à la 2Ds qui montrent des « résultats encourageants » souligne la HAS qui précise que « cette procédure permet en effet d’améliorer les performances du dépistage organisé, notamment son taux de détection des cancers, sans pour autant augmenter le nombre d’actes d’imagerie et la dose d’exposition ».
Vers un « déploiement progressif » de cette nouvelle technique de dépistage
La HAS prévoit donc un « déploiement progressif » de la tomosynthèse mammaire (3D) + reconstruction d'image synthétique 2D (2Ds) pour le dépistage organisé du cancer du sein en France. D'ici là, elle recommande le maintien de la procédure en cours fondée sur la mammographie classique.
Dans un cas comme l'autre, le dépistage reste recommandé tous les deux ans pour toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans présentant un risque moyen de développer un cancer du sein.