Cardiologie
Covid-19 : moins d’arythmies cardiaques chez les femmes hospitalisées
Les taux plus élevés de complications cardiovasculaires chez les hommes hospitalisés pour la Covid-19, et au premier plan desquelles les arythmies cardiaques, ne s'expliqueraient pas par une pathologie cardiovasculaire préexistante.
- Diy13/istock
Les femmes atteintes de la Covid-19 ont un risque plus faible d'insuffisance respiratoire, d'admission à l'hôpital ou de décès que les hommes. On ne sait pas si ces différences entre les sexes dans la Covid-19 s'étendent aux complications cardiovasculaires, ni dans quelle mesure ces différences s'expliquent par la prévalence plus faible de maladies cardiovasculaires préexistantes chez les individus de sexe féminin.
Dans une étude publiée dans BMJ Medicine, qui a analysé 11 167 patients hospitalisés avec Covid-19 entre mai 2020 et mai 2021 dans 13 pays, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d’avoir une complication cardiovasculaire. L'arythmie est la complication cardiovasculaire la plus fréquente et les autres complications, telles que l'ischémie cardiaque et l'embolie pulmonaire, sont moins fréquentes. Les différences entre les sexes ne peuvent pas être expliquée par la prévalence plus faible de maladies cardiovasculaires préexistantes chez les femmes.
Un large registre prospectif britannique
Sur les 11 167 adultes (âge médian 68 ans, 40% de femmes) inclus, 3423 (dont 36% de femmes) avaient une maladie cardiovasculaire préexistante. Dans les deux sexes, les complications cardiovasculaires les plus fréquentes sont les tachycardies supraventriculaires (4% des femmes, 6% des hommes), les embolies pulmonaires (3% et 5%) et l'insuffisance cardiaque (décompensée ou de novo) (2% dans les deux sexes).
Après ajustement en fonction de l'âge, du groupe ethnique, d’une éventuelle maladie cardiovasculaire préexistante et des facteurs de risque cardiovasculaire, les femmes sont moins susceptibles que les hommes d'avoir une complication cardiovasculaire (OR 0,72, IC à 95% 0,64 à 0,80) ou de décéder (0,65, IC à 95% 0,59 à 0,72). Les différences entre les sexes ne sont pas modifiées par la présence d'une maladie cardiovasculaire préexistante.
Les hommes désavantagés aussi sur le plan cardiovasculaire
Les femmes admises à l'hôpital pour la Covid-19 ont donc un plus faible risque d'arythmie, d'ischémie cardiaque, d'embolie pulmonaire ou de décès que les hommes pendant leur séjour à l'hôpital. Ces différences entre les sexes persistent chez les patients souffrant d'une maladie cardiovasculaire préexistante et ne semblent pas pouvoir s'expliquer par la prévalence plus faible des maladies cardiovasculaires chez les femmes. Aucune différence entre les sexes n’est observée pour le risque d'insuffisance cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le désavantage des hommes dans le cas de Covid-19, en particulier pour savoir si les mécanismes physiopathologiques de la Covid-19 elle-même affectent différemment les femmes et les hommes.