Médecine générale
Dépistage de la FA : quand et comment ?
Trouble du rythme le plus fréquent et dont la prévalence augmente avec l’âge, la fibrillation atriale (FA) expose à une morbi-mortalité accrue, en particulier à un surrisque d’accident vasculaire cérébral. Elle doit donc être dépistée afin d’instaurer le cas échéant un traitement anticoagulant préventif.
- Sitthiphong/istock
Trois grandes situations conduisent à dépister une fibrillation atriale (FA), trouble du rythme le plus fréquent, dont la prévalence en Europe est estimée entre 2 et 4%. La présence de symptômes évocateurs de cette arythmie, en particulier des palpitations, un essoufflement à l’effort mais aussi une fatigue, qui doit elle aussi faire rechercher une FA. La survenue d’une possible complication de la FA, notamment un accident vasculaire cérébral ou une insuffisance cardiaque.
Mais la FA est souvent silencieuse et désormais, comme le préconisent les experts dans les dernières recommandations de la Société européenne de cardiologie, le dépistage de la FA doit aussi se faire de façon systématique chez tous les sujets de plus de 65 ans, a fortiori s’ils présentent un facteur de risque comme une hypertension artérielle ou un diabète.
Des outils variés
La prise du pouls est moyen simple de dépistage de la FA, qui se manifeste par un pouls rapide et très irrégulier. La réalisation d’un électrocardiogramme au cabinet médical peut confirmer le diagnostic, s’il est fait au moment des symptômes. Le recours à un enregistrement électrocardiographique de longue durée est cependant souvent nécessaire pour documenter l’arythmie. Il peut s’agir d’un enregistrement externe, d’une durée de 24 heures ou plus, ou dans certains cas, d’un enregistrement par un dispositif implantable qui peut être laissé en place sur de très longues périodes.
La révolution actuelle découle de l’utilisation des outils connectés, notamment de montres connectées, qui pour certaines permettent d’obtenir des tracés de très bonne qualité.
Le choix de l’outil de dépistage dépend bien sûr du contexte, mais en population générale, la Société européenne de cardiologie recommande un dépistage systématique pour tous à partir de 65 ans, fondé sur la prise du pouls, la réalisation d’un ECG au cabinet médical ou le recours à un objet connecté grand public.
Les explications du Pr Philippe Mabo, cardiologue au CHU de Rennes :