Rhumatologie

Ostéoporose : chute drastique des explorations pendant la pandémie Covid-19

Avec la pandémie Covid-19, la prise en charge des autres maladies a pâti de la désorganisation du système de soin, et c’est en particulier le cas de l’ostéoporose qui touche des personnes à risque de formes sévères de l'infection. La prise en charge de l’ostéoporose pourrait avoir diminué de 58% si l’on en croit la baisse de l’utilisation du FRAX en ligne.

  • Dr_Microbe/istock
  • 20 Oct 2020
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    Une nouvelle étude, publiée dans Osteoporosis Int à l’occasion de la Journée mondiale de l'ostéoporose, révèle que la pandémie de Covid-19, qui a gravement affecté la gestion des maladies non transmissibles, a également un impact marqué sur la prise en charge de l'ostéoporose, comme en témoigne la réduction drastique de l'accès en ligne au FRAX, le score d’évaluations en ligne des risques de fractures.

    Avec une réduction de 58% des évaluations en ligne des risques de fractures par le FRAX rien qu'en avril 2020, on estime qu'en l'espace de trois mois, plus d’un demi-million de personnes dans le Monde, qui sont également à risque de forme grave de Covid-19, ont été exclues de l'évaluation des risques, et beaucoup d'entre elle du traitement nécessaire contre l'ostéoporose.

    FRAX : un score d’évaluation du risque en ligne

    FRAX est utilisé pour générer des probabilités de fracture à 10 ans au niveau de la hanche, ou des principaux sites osseux, en utilisant des facteurs de risque cliniques, associés ou non aux mesures de la densité minérale osseuse (DMO) au fémur. Les calculateurs FRAX sont disponibles pour 66 pays, représentant plus de 80% de la population mondiale, et l'outil est adapté et accessible à au moins 228 pays dans le monde.

    Largement adopté dans les recommandations de pratique clinique relatives à l'ostéoporose, le FRAX est un élément clé du déclenchement d'un traitement anti-ostéoporotique visant à réduire le fardeau des fractures.

    Une analyse Google

    Les mesures de l'utilisation de FRAX relevées par GoogleAnalytics (séances plutôt que calculs individuels) sous-estiment cependant l'utilisation réelle du FRAX d'environ 30%. En outre, de nombreuses évaluations du FRAX réalisées dans le monde sont effectuées directement sur les appareils de mesure de la densitométrie osseuse et ces mesures n'ont donc pas pu être prises en compte dans l’étude qui est basée sur GoogleAnalytics, donc sur l’utilisation en ligne de FRAX.

    Au final, les auteurs de l’étude estiment qu'environ 175 000 patients ont probablement été exclus de l'évaluation du risque de fracture sur le seul mois d’avril 2020, ce qui suggère que sur une période de 3 mois, plus d’un demi-million de patients auraient été exclus de l'évaluation, dont une partie importante de ceux pour qui un traitement anti-ostéoporotique serait nécessaire.

    Journée Mondiale de l’Ostéoporose

    La réduction drastique de l'utilisation du FRAX en ligne souligne l'inquiétude générale et légitime des médecins et des patients âgés vis-à-vis de cette maladie contagieuse. Elle témoigne surtout de l’impact négatif majeur que la pandémie de Covid-19 a sur la prise en charge de nombreuses maladies chroniques non transmissibles.

    Ce défaut de prise en charge représente une « perte de chance » avec de graves conséquences à moyen et long terme pour les patients qui n'ont pas accès aux explorations et aux traitements en temps utile. C’est bien sûr le cas pour l'ostéoporose, une maladie aux conséquences graves, et c’est un constat désolant en cette journée mondiale de l’ostéoporose.

     

    Retrouvez l’émission des jeudis de la formation sur l’ostéoporose en partenariat avec le GRIO et réalisée avec Les Prs Bernard Cortet et Karine Briot

     

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