Psychiatrie
Cannabis : symptômes psychiatriques sévères après une seule dose
Une seule dose de tétrahydrocannabidiol (THC) pourrait induire des symptômes psychotiques, dépressifs et anxieux chez les personnes en bonne santé.
- ana Tatevosian/istock
Une seule dose du principal composant psychoactif du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC), peut induire toute une série de symptômes psychiatriques (psychotiques, dépressifs et anxieux). Dans la même publication, une analyse de quatre études n'a trouvé aucune preuve tangible que le cannabidiol (CBD) induit lui-même des symptômes psychiatriques ou qu'il modère les effets du THC chez des volontaires sains.
Enfin, l'analyse suggère que les fumeurs seraient moins sensibles aux effets du THC, mais cette conclusion est préliminaire. Ce sont les résultats d'une revue systématique et d'une méta-analyse publiée dans la revue The Lancet Psychiatry.
Des effets marqués
Comparé au placebo, le THC peut induire des symptômes psychotiques positifs significativement plus sévères (effet-taille moyen de 0,91), des symptômes négatifs (effet-taille moyen de 0,78), des symptômes généraux (effet-taille moyen de 1,01) et des symptômes totaux (effet-taille moyen de 1,10).
Les effet-taille sont restés significatifs pour tous les types de symptômes, indépendamment du sexe, de l'âge, de la dose, de la voie d'administration, de la consommation antérieure de cannabis et de la consommation de tabac.
Toutefois, l'administration par voie intraveineuse aurait des effets plus prononcés que l'inhalation de THC sur les symptômes psychotiques et négatifs, tandis que les études sont insuffisantes pour évaluer l'effet du THC oral.
Une méta-analyse
Il s’agit d’une revue systématique et d'une méta-analyse de 15 études portant sur 331 personnes sans antécédents de troubles psychotiques ou autres troubles psychiatriques majeurs
Les doses de THC dans la méta-analyse allaient de 1,25 mg à 10 mg, ce qui a conduit à des pics de THC dans le sang de 4,56 à 5,1 ng/ml lorsqu'il était administré par voie orale et de 110 à 397 ng/ml lorsqu'il était injecté ou inhalé. typique
Ces taux sanguins sont comparables à ceux observés peu après avoir fumé un seul joint de cannabis qui contient généralement de 16 à 4 mg de THC.
Des études variées
Pour l’analyse actuelle, les chercheurs ont identifié 15 études qui ont étudié les symptômes psychiatriques des participants après l'administration aiguë de THC, de cannabidiol et de placebo, par voie intraveineuse, orale ou nasale chez des personnes saines.
Les études comprenaient des scores d’évaluation de la gravité des symptômes psychotiques positifs (y compris les délires et les hallucinations), des symptômes psychotiques négatifs et des symptômes généraux (y compris la dépression et l'anxiété). Un effet-taille de 0,4 ou plus a été considéré comme cliniquement significative, et un effet-taille de plus de 0,70 a été considéré comme un effet important.
Un historique ancien
Ces effets potentiels du THC sont connus depuis plus de 150 ans : une première étude avait établi un lien entre la consommation de cannabis et des symptômes psychotiques, tels que la paranoïa et les hallucinations, et les effets ont ensuite été rattachés au THC.
De nombreuses études ont depuis confirmé les constatations initiales, mais il y a eu des divergences sur la dose, l'utilisation antérieure de cannabis et la méthode d'administration (inhalation, gélules orales ou injections intraveineuses).
On a récemment démontré que des symptômes de type schizophrénique peuvent être induits par un composé qui active le récepteur auquel le THC se lie dans le cerveau. Cet essai s'ajoute aux travaux récents montrant que les protéines du récepteur cannabinoïde 1 sont altérées chez les personnes atteintes de schizophrénie.