Infectiologie
VRS : le vaccin protège les seniors contre les formes graves en vie réelle
Une large étude en vie réelle démontre que le vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) offre une protection élevée contre les formes sévères chez les adultes de 60 ans et plus.
- Halfpoint/istock
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est une cause majeure d'infections respiratoires chez les personnes âgées, entraînant hospitalisations et décès. Avec l'approbation récente du vaccin contre le VRS aux États-Unis, une étude publiée dans The Lancet par le réseau VISION, en collaboration avec les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), a évalué l'efficacité réelle de ce vaccin pendant la saison respiratoire 2023-2024.
Les résultats indiquent que le vaccin est hautement efficace pour prévenir les formes sévères de la maladie, y compris chez les personnes immunodéprimées.
Une protection de 80% contre les formes sévères
Chez les adultes de 60 ans et plus, la vaccination a offert une protection d'environ 80 % contre les formes sévères nécessitant une hospitalisation, une admission en unité de soins intensifs ou entraînant le décès. Plus précisément, parmi 28 271 hospitalisations pour des symptômes évocateurs du VRS chez des patients sans conditions immunodépressives, l'efficacité vaccinale était de 80 % (IC à 95 % : 71-85) contre les hospitalisations liées au VRS.
De plus, l'efficacité contre les formes critiques nécessitant des soins intensifs ou aboutissant au décès était de 81 % (IC à 95 % : 52-92). Chez les patients immunodéprimés, l'efficacité contre l'hospitalisation était de 73 % (IC à 95 % : 48-85) sur un total de 8 435 hospitalisations. Concernant les passages aux urgences sans hospitalisation, l'efficacité vaccinale était de 77 % (IC à 95 % : 70-83) chez 36 521 patients de 60 ans et plus sans immunodépression. Ces taux d'efficacité étaient similaires quel que soit l'âge ou le type de vaccin administré.
Une étude en vie réelle
Les données de cette étude proviennent d'un vaste réseau de centres de santé et de recherche répartis dans huit États américains, tous membres du réseau VISION du CDC.
L'étude a utilisé une conception dite "test-négatif", analysant les dossiers électroniques de santé, les registres de vaccination et les résultats de laboratoire pour déterminer le statut vaccinal et les issues cliniques des patients testés pour le VRS entre le 1er octobre 2023 et le 31 mars 2024.
Cette méthodologie robuste, appliquée à une large population hétérogène, renforce la validité et la représentativité des résultats. Elle permet également de combler les lacunes des essais cliniques initiaux qui étaient sous-dimensionnés pour évaluer l'efficacité contre les formes sévères nécessitant une hospitalisation.
Des implications majeures pour la pratique clinique et la santé publique.
Une efficacité vaccinale de 80 % est particulièrement notable, surtout lorsque l'on considère que le vaccin contre la grippe, par exemple, présente une efficacité généralement inférieure. Les auteurs soulignent l'importance pour les adultes de 60 ans et plus de se faire vacciner contre le VRS, conformément aux recommandations des CDC, afin de réduire significativement le risque d'hospitalisation et de décès liés à cette infection. De plus, la prévention des hospitalisations pourrait entraîner des économies substantielles, estimées entre 1,2 et 5 milliards de dollars annuellement aux États-Unis.
En pratique
Le vaccin contre le VRS offre une protection élevée, d'environ 80 %, contre les formes sévères de l'infection chez les adultes de 60 ans et plus, y compris ceux avec des conditions immunodépressives.
La vaccination est fortement recommandée pour cette population afin de prévenir les hospitalisations, les admissions en soins intensifs et les décès associés au VRS.