Pédiatrie
Migraine chez l’enfant : quels traitements pharmacologiques en prévention ?
Une méta-analyse révèle que certains médicaments, dont la prégabaline et le topiramate, associés ou non à des suppléments vitaminiques D3, réduiraient la fréquence et l'intensité des migraines chez les enfants et les adolescents.
- grinvalds/istock
La migraine chez l'enfant et l'adolescent est un trouble neurologique courant, affectant environ 11% de cette population. Elle peut altérer significativement la qualité de vie et les performances scolaires, augmentant également le risque de troubles psychologiques tels que la dépression et l'anxiété. Face à l'impact considérable de cette affection, il est crucial de disposer de traitements prophylactiques efficaces.
Une méta-analyse en réseau, publiée dans The JAMA Network, incluant 45 essais cliniques randomisés et totalisant 3 771 participants, a évalué l'efficacité et la sécurité des traitements pharmacologiques disponibles dans la prophylaxie de la migraine pédiatrique. Les résultats montrent que la prégabaline, le topiramate (avec ou sans vitamine D3), la flunarizine, le lévétiracétam, la riboflavine et la cinnarizine sont associés à une réduction significative de la fréquence des migraines comparativement au placebo.
Une efficacité partielle au-delà de la réduction du nombre de crises
Au-delà de la fréquence des crises, certains de ces médicaments démontrent également une efficacité sur d'autres paramètres. La flunarizine associée à l'acide alpha-lipoïque (RR = 8,73 ; IC à 95 % : 2,44–31,20), la prégabaline (RR = 1,88 ; IC à 95 % : 1,13–3,14) et la cinnarizine (RR = 1,46 ; IC à 95 % : 1,04–2,05) ont un taux de réponse supérieur à 50 % dans la réduction de la fréquence des crises.
En ce qui concerne l'intensité des céphalées, la combinaison propranolol-cinnarizine (RoM = 0,45 ; IC à 95 % : 0,28–0,72), la prégabaline (RoM = 0,57 ; IC à 95 % : 0,33–0,96), le valproate (RoM = 0,60 ; IC à 95 % : 0,49–0,72), le lévétiracétam (RoM = 0,62 ; IC à 95 % : 0,50–0,77) et la cinnarizine seule (RoM = 0,64 ; IC à 95 % : 0,54–0,76) ont des résultats significativement efficaces.
Toutefois, aucun traitement n’améliore significativement la qualité de vie ou la réduction de la durée des crises. Concernant la tolérance, des effets indésirables plus fréquents ont été observés avec l'amitriptyline (RR = 3,81 ; IC à 95 % : 1,41–10,32), le topiramate (RR = 4,34 ; IC à 95 % : 1,60–11,75) et le valproate (RR = 5,93 ; IC à 95 % : 1,93–18,23) comparativement au placebo.
Une très large méta-analyse
Cette méta-analyse repose sur l'analyse de 45 essais cliniques randomisés, ce qui confère une bonne robustesse aux résultats. La majorité des études incluses avait un risque de biais faible ou modéré selon l'outil Cochrane, renforçant la fiabilité des conclusions. Les traitements étudiés étaient variés, incluant des anticonvulsivants, des antihistaminiques, des vitamines et des combinaisons de ceux-ci.
Cependant, certaines limitations subsistent : l'hétérogénéité des doses, des formats de traitement et des méthodes de rapport des résultats peut affecter la validité des conclusions. De plus, la majorité des participants provenaient d'Iran (42 %), ce qui peut limiter la généralisation des résultats à d'autres populations.
Les auteurs soulignent également la nécessité de poursuivre les recherches, notamment des essais cliniques randomisés de plus grande envergure, pour confirmer ces résultats et explorer de nouvelles pistes thérapeutiques, y compris les thérapies combinées avec des suppléments vitaminiques.
En pratique
Cette méta-analyse en réseau éclaire la gestion pharmacologique de la migraine pédiatrique, révélant que des traitements comme la prégabaline, le topiramate (avec et sans supplémentation en vitamine D3), le levetiracetam, la flunarizine, la riboflavine, l'amitriptyline et la cinnarizine peuvent réduire la fréquence des migraines chez les patients pédiatriques. Chez les patients pédiatriques souffrant de migraine, des traitements pharmacologiques tels que la prégabaline et le topiramate, surtout lorsqu'ils sont associés à des suppléments vitaminiques, peuvent réduire la fréquence et l'intensité des crises.
L'étude souligne les avantages potentiels des thérapies combinées, en particulier celles qui impliquent une supplémentation en vitamines, et met l'accent sur l'importance d'essais cliniques randomisés de plus grande envergure pour confirmer ces résultats et explorer de nouvelles voies pour améliorer les soins dans la gestion de la migraine chez l'enfant. Cependant, ces traitements n'ont pas amélioré la qualité de vie ni réduit la durée des crises de migraine, soulignant la nécessité de poursuivre les études pour développer des stratégies thérapeutiques plus complètes.