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Cancer du sein au stade précoce : diminution des récidives tardives

Une méta-analyse révèle une réduction significative entre 1990 et 2009 des récidives à distance chez les femmes atteintes de cancer du sein à un stade précoce, tant pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs ou négatifs. Cela aurait des implications pour la durée de l'hormonothérapie.

  • yacobchuk/istock
  • 13 Oct 2024
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    Le cancer du sein à un stade précoce est néanmoins associé à un risque de récidive à distance qui peut persister pendant plus de 20 ans, surtout chez les patientes avec des tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs.

    Une étude basée sur les données du Early Breast Cancer Trialists’ Collaborative Group (EBCTCG) a analysé les taux de récidive à distance chez 155 746 femmes incluses dans 151 essais cliniques entre 1990 et 2009. Les résultats, publié dans The Lancet, montrent une diminution significative des récidives à distance au fil du temps, aussi bien pour les tumeurs positives que négatives aux récepteurs œstrogéniques.

    Réduction du risque de récidive à 10 ans

    Les résultats détaillés indiquent que les risques de récidive à 10 ans ont notablement baissé entre les périodes 1990-1999 et 2000-2009.

    Pour les patientes sans atteinte ganglionnaire, le risque de récidive est passé de 10,1 % à 7,3 % pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs, et de 18,3 % à 11,9 % pour les tumeurs négatives. Chez celles avec un à trois ganglions positifs, les risques sont passés de 19,9 % à 14,7 % pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs, et de 31,9 % à 22,1 % pour les tumeurs négatives. Pour les patientes avec quatre à neuf ganglions positifs, les risques ont diminué de 39,6 % à 28,5 % pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs, et de 47,8 % à 36,5 % pour les tumeurs négatives.

    Après ajustement pour les traitements reçus, les taux de récidive à distance ont été réduits de 25% pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs et de 19% pour les tumeurs négatives diagnostiquées après 2000. Des améliorations similaires ont été observées au-delà de 5 ans pour les tumeurs positives. Aucun effet indésirable majeur lié aux traitements n'a été signalé, suggérant une bonne tolérance des protocoles thérapeutiques améliorés.

    Une large méta-analyse sur 151 essais randomisés

    Cette analyse repose sur des données individuelles provenant de 151 essais cliniques randomisés, ce qui confère une bonne robustesse aux résultats. La qualité méthodologique de ces études permet de considérer ces résultats comme représentatifs de la population générale des patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce. Les améliorations observées sont en grande partie attribuables à une proportion plus importante de patientes ayant des maladies à risque plus faible entrant dans les essais cliniques, ainsi qu'à l'amélioration des traitements adjuvants.

    L'utilisation accrue de la mammographie et une meilleure sensibilisation au cancer du sein ont conduit à des diagnostics plus précoces et à une détection plus fréquente de maladies sans atteinte ganglionnaire. De plus, les avancées thérapeutiques, telles que l'introduction des inhibiteurs de l'aromatase, du trastuzumab pour les tumeurs HER2 avec récepteurs œstrogéniques positifs, et des chimiothérapies plus efficaces, ont contribué à cette réduction des récidives.

    Des implications pour la durée de l’hormonothérapie

    Ces résultats auraient des implications directes pour la pratique clinique selon les auteurs. Ils permettent aux médecins et aux patientes de mieux évaluer les bénéfices potentiels des traitements adjuvants prolongés, comme la poursuite de l'hormonothérapie au-delà de 5 ans. Par exemple, pour une patiente sans atteinte ganglionnaire, le risque annuel de récidive après l'arrêt de l'hormonothérapie à 5 ans est estimé à environ 0,9 %. Une prolongation du traitement pourrait réduire ce risque d'environ un quart, mais le bénéfice absolu resterait modeste (environ 1 % sur 5 ans).

    Il est donc essentiel de peser ce bénéfice potentiel au regard des effets secondaires et de l'impact sur la qualité de vie. De plus, ces données peuvent guider la conception de futurs essais cliniques, en ajustant les estimations du taux d'événements dans le groupe témoin et en considérant la nécessité d'un suivi à plus long terme pour détecter des différences significatives.

    En pratique

    Les risques de récidive à 10 ans chez les patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce ont diminué entre 1990 et 2009, grâce à des diagnostics plus précoces et à des traitements adjuvants améliorés. Cependant, un risque persistant de récidive existe, surtout pour les tumeurs avec récepteurs œstrogéniques positifs, ce qui souligne l'importance d'une évaluation personnalisée des bénéfices des traitements prolongés.

     

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