Onco-Dermato
Mélanome in situ de petite taille : peu de récidive avec des marges de 5 mm
Après excision respectant des marges de 5 mm, le taux de récidive à 5 ans des mélanomes in situ de moins d’un centimètre et situés dans des zones non à risque est très faible, selon une étude australienne.
- Liudmila Chernetska/iStock
Pour les mélanomes in situ, la majorité des recommandations au niveau mondial préconisent une excision large avec des marges d’exérèse de 5 mm. Mais cette recommandation, qui n’est pas basée sur des essais cliniques randomisés, fait l’objet de controverses, en particulier depuis le recours à la chirurgie de Mohs qui tend à souligner la nécessité de marges d’exérèse plus larges.
La taille des marges a ainsi été revue à la hausse par certaines sociétés savantes, notamment en Australie où des marges de 5 à 10 mm sont aujourd’hui préférées.
Suivi de 7 ans en moyenne
Une étude monocentrique australienne souligne toutefois le faible taux de récidive des mélanomes in situ de petite taille situés dans des zones non à risque.
Ce travail, publié dans JAMA Dermatology, porte sur 351 cas de mélanome in situ diagnostiqués chez 292 patients (55,5 % de femmes) âgé en moyenne de 60 ans. Tous avaient bénéficié d’une exérèse avec des marges de 5 mm (précisées dans le dossier) et d’un suivi local d’au moins 5 ans, 7 ans en moyenne.
Au niveau du tronc et des membres
Il s’agissait dans la moitié des cas de mélanomes superficiels extensifs, de lentigos malins dans 30 % des cas et de mélanomes lentigineux dans 19 % des cas. Les tumeurs étaient localisées le plus souvent au niveau du tronc (48 %), au niveau des membres supérieurs (27 %) et inférieurs (17 %). Seuls 2 mélanomes étaient situés au niveau du cuir chevelu. La majorité des lésions étaient de petite taille, de moins de 10 mm de long dans 78 % des cas et de moins de 10 mm de large dans 89 % des cas.
Au total, la très grande majorité de ces mélanomes (348 lésions, soit 99,1 %) n’ont pas récidivé. Pour 3 lésions, (soit 0,9 %), une récidive locale sans extension métastatique a été rapportée.
Ne pas généraliser
Ainsi, les auteurs estiment que pour ces lésions in situ de petite taille et situées sur des zones non à risque (ce qui exclut dont tête, cou, mains, pieds, zone génitale), des marges d’exérèse de 5 mm paraissent suffisantes.
Cette approche ne doit pas être généralisée à tous les mélanomes in situ, insiste le Pr John Zitelli dans un éditorial qui accompagne la publication de l’étude. Pour les lésions situées dans une zone à risque, de plus grande taille, de bords mal définis, amélanotiques notamment, la chirurgie de Mohs peut potentiellement réduire le risque de récidive et la morbi-mortalité associée.