Diabétologie
DT2 : l'intérêt du jeûne intermittent
Chez des patients ayant un diabète de type 2 nouvellement diagnostiqué, jeûner deux jours par semaine serait plus efficace sur le poids et l’HbA1c que la prise d’antidiabétiques oraux, selon une étude menée en Chine.
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Le surpoids et l’obésité sont deux grands facteurs de risque de diabète de type 2, et la perte de poids constitue l’un des volets majeurs de la prise en charge de ce trouble métabolique. Parmi les stratégies utilisées pour favoriser la perte de poids, et donc l’amélioration des paramètres métaboliques : le jeûne intermittent, évalué versus régime habituel et traitement antidiabétique dans une version 5/2, soit 2 jours non consécutifs par semaine de restriction calorique intense.
Selon cette étude chinoise, dont les résultats sont publiés dans le JAMA, cette approche est associée à un meilleur contrôle du poids et de la glycémie à court terme (16 semaines de traitement puis 8 semaines de suivi)) que la prise de metformine ou d’empagliflozine : baisse de l’HbA1c de 1,9 point (de 7,9 % à 6 %) après jeune 5/2 versus 1,6 point sous metformine et 1,5 point sous emplagliflozine et perte de poids en moyenne de 9,7 kg versus 5,5 kg et 5,8 kg respectivement sous antidiabétique oral.
Randomisation en trois groupes
Cette étude a inclus 405 patients (deux-tiers d’hommes), âgés en moyenne de 45 ans, avec un IMC moyen de 29,5 kg/m2 et une HbA1c en moyenne de 7,9 %. Ils ont été randomisés en 3 groupes : jeûne intermittent deux jours non consécutifs par semaine, caractérisé par la prise d’un seul produit tout préparé de faible apport énergétique (500 kcal pour les femmes, 600 kcal pour les hommes), au lieu des 3 repas quotidiens habituels, metformine (500 mg deux fois par jour, dose étant doublée en cas de bonne tolérance) ou empagliflozine (10 mg une fois par jour). Les données analysées portent sur 332 patients ayant poursuivi la période de traitement pendant 16 semaines.
Des taux comparables d’hypoglycémie
Sur les 135 patients du bras jeûne intermittent, les auteurs rapports un cas de constipation et 8 hypoglycémies (5,9 %), vraisemblablement en lien avec le faible apport énergétique les jours de jeûne. Dans le bras metformine (134 patients), des symptômes gastro-intestinaux mineurs ont été observés dans 19,4% des cas, des hypoglycémies dans 6 % des cas. Chez les 136 personnes ayant reçu le traitement par emplagliflozine, 3,7 % ont eu des hypoglycémies, 2,2 % des symptômes urinaires et un patient a rapporté de la soif. Deux cas d’effets secondaires sévères (rash et augmentation des taux de cétones résolutifs sous traitement) ont également été observés.
Il s’agit certes de résultats à court terme, mais ils soulignent l’intérêt d’un jeûne intermittent comme stratégie initiale des modifications du mode de vie chez des diabétiques en surpoids ou obèses nouvellement diagnostiqués.