Diabétologie
Diabète de type 2 : impact évalué de la consommation d'aliments ultra-transformés
La consommation d'aliments ultra-transformés augmente le risque de diabète de type 2 (DT2). Une nouvelle étude EPIC montre l'importance de remplacer ces aliments par des produits moins transformés.
- Elena Katkova/istock
Le lien entre la consommation d'aliments ultra-transformés (AUT) et le diabète de type 2 a suscité des inquiétudes, notamment en raison de leur prévalence croissante dans les régimes alimentaires. L'étude EPIC, une vaste analyse prospective menée auprès de 311 892 personnes dans huit pays européens, démontre qu'une augmentation de 10 % de l'apport quotidien en aliments ultra-transformés est associée à une hausse de 17 % du risque de développer un DT2.
En revanche, une consommation plus élevée d'aliments moins transformés, comme les aliments non-transformés ou de façon minime et les ingrédients culinaires transformés (MPF + PCI), est associée à une réduction du risque. Cette étude souligne la nécessité d'adapter les recommandations nutritionnelles pour réduire la consommation d'aliments ultra-transformés dans la prévention du diabète. L’étude est publiée dans The Lancet Regional Health Europe.
17% d’augmentation du risque de DT2 pour chaque augmentation de 10%
Durant les 10,9 ans de suivi, 14 236 nouveaux cas de diabète de type 2 ont été enregistrés. Chaque augmentation de 10% de la consommation d'AUT est corrélée à une augmentation significative du risque de DT2 (HR : 1,17 ; IC à 95% : 1,14-1,19). En revanche, une augmentation de 10% de la consommation de MPF + PCI réduit ce risque (HR : 0,94 ; IC à 95% : 0,92-0,96), tout comme les aliments transformés (PF) (HR : 0,92 ; IC à 95% : 0,89-0,95).
Les données montrent également une hétérogénéité parmi les sous-groupes d'AUT : alors que les boissons sucrées et les plats préparés augmentent le risque, les alternatives végétales et les céréales sont associées à un risque plus réduit. Les en-cas salés, les produits d'origine animale, les plats mixtes prêts à consommer/à chauffer et les boissons sucrées ou édulcorées artificiellement (artificially- and sugar-sweetened beverages u ASB/SSB) seraient associés à une incidence plus élevée de diabète de type 2, tandis que le pain, les biscuits et les céréales pour petit-déjeuner, les sucreries et les desserts, ainsi que les produits d'origine végétale, seraient associés à une incidence plus faible de diabète de type 2.
Une large étude de cohorte européenne
L'étude EPIC repose sur des questionnaires alimentaires détaillés recueillis au début de la cohorte, ainsi qu'une classification des aliments selon la Nova classification. Le suivi à long terme et la diversité géographique des participants garantissent une robustesse des résultats. Cependant, certaines limites existent, notamment l'évolution des habitudes alimentaires depuis les années 1990 et l'hétérogénéité dans la collecte des données entre les centres participants.
Des méta-analyses récentes suggèrent que les risques de diabète de type 2 progressent avec l'augmentation de la consommation d'aliments ultra-transformés, avec des preuves modérément convaincantes d'une association dose-réponse. Toutefois, on ne sait pas vraiment si l'association entre la consommation d'aliments ultra-transformés et le diabète sucré de type 2 diffère des autres aliments avec degrés de transformation. Ces résultats appellent à une réévaluation des recommandations alimentaires, avec une attention particulière sur la réduction des aliments ultra-transformés dans la prévention du DT2.