Diabétologie

Diabète de type 1 : la peur de l'hypoglycémie reste un obstacle majeur à l'exercice physique

Malgré l'utilisation de technologies avancées de surveillance de la glycémie, chez les patients atteints de diabète de type 1, la peur de l'hypoglycémie reste un obstacle majeur à l'exercice physique. Une meilleure éducation permettrait de surmonter cet obstacle et développer l’activité physique chez les adultes atteints de diabète de type 1

  • Prostock-Studio/istock
  • 16 Sep 2024
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    Chez les adultes atteints de diabète de type 1 (DT1), la peur de l’hypoglycémie constitue un frein important à la pratique de l'exercice physique, même en cas d’utilisation de technologies avancées comme une surveillance continue de la glycémie et une pompe à insuline. Selon une étude récente présentée au Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) à Madrid, cette peur reste un frein significatif, mais pourrait être réduite par une éducation sur la gestion du diabète et l'activité physique.

    L'exercice régulier est pourtant essentiel pour atteindre les objectifs glycémiques, améliorer la composition corporelle et réduire les risques cardiovasculaires chez les personnes atteintes de DT1. L'étude montre que l'amélioration de l'éducation et du dialogue autour de l'exercice dans les cliniques pourrait aider les patients à surmonter ces obstacles.

    Principaux freins à l’exercice physique

    L’étude, menée par le Dr Catriona Farrell et des chercheurs de l'Université de Dundee, a évalué les connaissances et les freins à l'activité physique chez 463 adultes atteints de DT1 à travers un questionnaire en ligne anonyme. Les résultats montrent que malgré l’utilisation élevée de dispositifs de surveillance continue du glucose (79 % des répondants) et d’une pompe à insuline (36 % des répondants), la peur de l'hypoglycémie reste un frein significatif à l’exercice physique et à la pratique du sport.

    En utilisant une échelle de Likert à 7 points, les participants ont évalué divers facteurs qui pourraient les empêcher de faire de l'exercice physique, tels que la perte de contrôle du diabète, la fatigue, le risque d'hypoglycémie, et le manque de soutien social.

    Les chercheurs ont identifié que ceux qui comprenaient mieux l'importance d'ajuster les doses d'insuline et l'apport en glucides avant et après l'exercice étaient moins enclins à craindre l'hypoglycémie. De plus, il a été constaté que le fait de discuter de l'exercice physique en consultation clinique était corrélé à une diminution de la peur de l'hypoglycémie, et que la confiance dans l'exercice était le prédicteur indépendant le plus fort de cette peur.

    Une enquête en ligne via le NHS

    L’étude repose sur une enquête en ligne auprès de 463 adultes atteints de DT1, recrutés à travers le NHS Research Scotland Diabetes Network et via les réseaux sociaux, ce qui permet de couvrir un large éventail de participants.

    Toutefois, l'utilisation d'un questionnaire auto-déclaré peut introduire un biais de rappel ou de désirabilité sociale, et l'échantillon pourrait ne pas être représentatif de l'ensemble de la population atteinte de DT1, notamment en termes de diversité géographique et socio-économique.

    Malgré ces limites, l’échantillon important confère à l'étude une certaine robustesse pour explorer les barrières à l’exercice chez les personnes atteintes de DT1.

    Synthèse et perspectives de recherche

    Les résultats de cette étude mettent en lumière l’importance d'améliorer l'éducation et le dialogue autour de l'exercice physique en milieu clinique pour surmonter la peur de l'hypoglycémie chez les adultes atteints de DT1. En renforçant la compréhension des ajustements nécessaires des doses d'insuline et de l'apport en glucides en fonction de l'exercice, les patients pourraient être plus enclins à pratiquer une activité physique régulière.

    Des recherches futures devraient se concentrer sur des interventions éducatives spécifiques et personnalisées pour mieux intégrer la gestion de l'exercice dans les soins de routine du diabète. Un tel effort pourrait permettre aux patients de bénéficier pleinement des effets positifs de l'activité physique sur leur santé globale, tout en minimisant les risques d'hypoglycémie.

     

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