Gynéco-obstétrique
Pré-éclampsie : intérêt des microARN intra-vésiculaires pour la détection précoce
Une étude de UCLA révèle que les microARN (miARN) contenus dans des vésicules extracellulaires pourraient prédire une pré-éclampsie avant même l'apparition des symptômes cliniques. Il s’agirait donc d’une approche non-invasive pour une détection précoce et une meilleure prise en charge.
- Antonio_Diaz/istock
La pré-éclampsie est une complication majeure de la grossesse qui contribue de manière significative à la morbidité et à la mortalité maternelles et infantile. Aux États-Unis, la pré-éclampsie touche environ 2 à 8 % des grossesses, entraînant des naissances prématurées et des morbidités associées chez les nourrissons.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de UCLA Health révèle que la détection précoce des microARN (miARN) dans le sang maternel pourrait offrir une possibilité de prédiction de la pré-éclampsie avant l'apparition des symptômes cliniques.
Les microARN des vésicules extracellulaires
Les microARN (miARN) sont de petites molécules d'ARN non codant qui régulent l'expression des gènes. Ils sont souvent transportés dans le corps par des vésicules extracellulaires, de minuscules particules qui transfèrent des informations entre les cellules.
L'étude, réalisée par une équipe de recherche du Département de Pédiatrie à l'Hôpital pour enfants Mattel de UCLA, a identifié un ensemble spécifique de miARN contenus dans les vésicules extracellulaires comme biomarqueurs non-invasifs potentiels de la pré-éclampsie.
Une étude rétrospective sur la pré-éclampsie
L'étude comprenait une analyse approfondie de 33 participantes, y compris un groupe témoin de sept femmes non enceintes et un sous-groupe de 12 femmes ayant des grossesses saines. Les 14 femmes restantes avaient des symptômes cliniques de pré-éclampsie. Cette répartition a permis aux chercheurs de se concentrer sur la détection précoce et la prédiction de la pré-éclampsie.
Les résultats montrent que les femmes atteintes de pré-éclampsie avaient des microARN dans les vésicules extracellulaires dès le début de la grossesse. En comparant avec les femmes ayant des grossesses saines, les chercheurs ont identifié 148 miARN avec une abondance différente dans les vésicules extracellulaires des femmes atteintes de pré-éclampsie : 12 avec des miARN en quantité plus élevée et 135 en quantité plus faible.
Implications et potentiel des microARN
Les vésicules extracellulaires prélevées dans le sang des femmes enceintes atteintes de pré-éclampsie contenaient des groupes de microARN dès le premier et le deuxième trimestre de la grossesse. Ces microARN suivent un schéma spécifique tout au long de la grossesse, qui change avec le développement de la pré-éclampsie. Certains microARN proviennent du placenta et agissent comme des messagers entre le placenta et d'autres organes du corps. Ce panel de microARN a le potentiel de prédire le développement des symptômes de la pré-éclampsie, en particulier de la pré-éclampsie tardive.
L’équipe de recherche de UCLA souligne l'importance de la détection précoce afin de mieux prévenir la pré-éclampsie, une pathologie qui reste la principale cause de mortalité et de morbidité maternelles dans le monde. Les résultats de cette étude mettent en lumière le potentiel des miARN pour aborder cet enjeu persistant de santé publique.
En pratique
Les découvertes de cette étude suggèrent un avenir où les microARN contenus dans les vésicules extracellulaires pourraient transformer le suivi actuel des mères. Ils serviraient de biomarqueurs non-invasifs pour la détection précoce de la pré-éclampsie pendant la grossesse et amélioreraient considérablement la compréhension de la physiopathologie de cette pathologie.
L'intégration de ces biomarqueurs dans les pratiques cliniques pourrait révolutionner la prise en charge de la pré-éclampsie, réduisant ainsi les risques pour les mères et leurs enfants à naître.