Infectiologie
Grippe aviaire : un 3ème travailleur agricole infecté avec des symptômes respiratoires
Une troisième personne aux États-Unis a été testée positive à la grippe aviaire dans le cadre d'une épidémie touchant des élevages laitiers du Michigan. Travaillant au contact de vaches infectée, cette personne a eu des symptômes respiratoires, contrairement aux deux premiers. Mais le risque pour le Grand Public reste faible, selon les autorités sanitaires fédérales américaines.
- Clara Bastian/istock
Un troisième travailleur agricole aux États-Unis a été identifié comme souffrant de la grippe aviaire, ce qui renforce les inquiétudes concernant un foyer chez les vaches laitières identifié pour la première fois en mars au Michigan.
Le travailleur est le premier à avoir des symptômes respiratoires, notamment une toux, une angine et des yeux larmoyants, ce qui augmente généralement le risque de transmission à d'autres personnes, selon les autorités fédérales américaines. Les deux autres personnes n'avaient que des infections oculaires sévères.
Ce dernier patient peut avoir eu des symptômes différents en raison de la dose de virus à laquelle il a été exposé, d'une voie de contamination différente, de facteurs génétiques ou médicaux prédisposants ou d'une combinaison de tous ces éléments d'après les experts.
Premier cas de symptômes respiratoire
Les trois personnes ont été directement exposées à des vaches laitières et, jusqu'à présent, aucune n'a transmis le virus à d'autres personnes. Cela suggère que le virus, H5N1, n'a pas encore acquis la capacité de se propager de personne à personne et que la menace pour le grand public reste faible.
L'identification d'un troisième cas n'est pas surprenante, car les travailleurs agricoles sont en contact étroit avec les vaches laitières, selon les experts. Chaque année, dans d’autres circonstances, de nouveaux virus de la grippe provoquent des symptômes respiratoires sans pour autant se propager à d'autres personnes.
Mais chaque fois qu’un virus est capable de se répliquer chez une personne, il est possible qu'il s'adapte à l'homme et acquière des caractéristiques moléculaires lui permettant de se répliquer dans les voies respiratoires et de se propager d'une personne à l'autre.
Pas assez de tests génétiques
« Ce nouveau cas ne modifie pas le niveau d'évaluation du risque de grippe H5N1 pour le grand public », a déclaré le Dr Nirav Shah, directeur adjoint principal des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). « Nous devons rester vigilants, mais ne pas nous alarmer ». « Mais ce cas met en évidence le risque permanent pour les travailleurs agricoles. »
Peu d'autres détails étaient disponibles, ce qui a déçu certains experts, qui ont déclaré qu'il n'y avait pas assez de tests, de transparence et de confiance, notant que les fonctionnaires fédéraux ont « des mois de retard dans le partage des données sur les séquences du virus. » L'analyse génétique du virus qui a infecté le travailleur risque d'être difficile car la quantité obtenue du patient était très faible.
Le Michigan, l'État qui souffre du plus grand nombre de troupeaux laitiers infectés, commence également à effectuer des tests sanguins pour déterminer combien de travailleurs pourraient avoir des anticorps contre le virus H5N1, ce qui témoignerait d'infections ou d'expositions antérieures. Les autorités surveillent environ 350 personnes qui pourraient avoir été exposées, dont environ 220 dans le seul Michigan. Jusqu'à présent, relativement peu de travailleurs agricoles, environ 40, ont consenti à des tests.
Une prise en charge antivirale et des réflexions sur le vaccin
Le patient a reçu un antiviral spécifique de la grippe, l'oseltamivir, et il s'isole chez lui. Les membres de sa famille n'ont pas développé de symptômes, mais on leur a également proposé des antiviraux à titre de précaution. Aucun des autres travailleurs de la ferme laitière n'a contracté de maladie et ils sont surveillés, selon les CDC. Un budget a été dégagé pour suivre cette épizootie et ses conséquences sur la santé humaine.
Le US Department of Health and Human Services a annoncé la semaine dernière qu'il était en train de mettre en place un plan visant à reconditionner 4,8 millions de doses d'un vaccin contre le H5N1 qui sont stockées en vrac dans le Strategic National Stockpile (stock stratégique national). Les doses en vrac seront conditionnées dans des flacons multidoses afin de pouvoir être distribuées et administrées plus facilement.
Les autorités américaines ont déclaré jeudi qu'avant d'être administré, le vaccin devrait passer par certaines étapes réglementaires. Ils ont également indiqué qu'il n'était pas prévu pour l'instant d'offrir ou de recommander les doses à un groupe spécifique de personnes.
Le processus de remplissage et de finition pour reconditionner les vaccins prendra au moins deux mois, ont indiqué les responsables lors de la conférence de presse.