Traitement

Une dose de psychédélique peut améliorer la flexibilité du cerveau pendant des semaines

Les psychédéliques sont utilisés pour améliorer l’agilité cognitive dans le traitement des troubles neuropsychiatriques. L'un d'entre eux peut avoir une action prolongée pendant plusieurs semaines, avec une seule dose. 

  • gorodenkoff/ISTOCK
  • 23 Avr 2025
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    Ce sont des substances illégales, mais dont les effets intéressent les scientifiques. Les psychédéliques sont aujourd'hui l’objet de nombreuses études pour leur capacité à agir sur les troubles neuropsychiatriques. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université du Michigan ont découvert le potentiel de l'agoniste sélectif du récepteur 2A de la sérotonine, appelé 25CN-NBOH. Cette substance psychédélique peut avoir une action prolongée pendant plusieurs semaines avec une seule dose. 

    Troubles neuropsychiatriques : des psychotropes testés sur des souris 

    Das la revue Psychedelics, ils expliquent que le produit améliore la flexibilité cognitive. Cela correspond à la capacité du cerveau à ajuster ses comportements et ses pensées en réponse à des changements de règles ou d’environnement. Dans leur essai, les scientifiques ont administré le produit une seule fois à des souris de laboratoire. Puis, ils ont évalué la flexibilité cognitive des animaux en leur faisant réaliser des tâches d’apprentissage. Leur méthode consistait à demander aux souris d'effectuer des coups de nez pour obtenir une récompense. "Initialement, les souris devaient pousser à gauche, puis à droite pour recevoir une granule ; cependant, lors de la phase d'inversion, la règle a changé, obligeant les souris à pousser à droite, puis à gauche, expliquent-ils dans un communiqué. Les souris traitées aux psychédéliques se sont adaptées à ces inversions avec une efficacité significativement supérieure, affichant des pourcentages élevés d'essais corrects et un taux accru d'acquisition de récompenses."

    Psychotropes : comprendre leurs effets pour maximiser leurs bénéfices

    L’expérience témoigne de l’amélioration de la neuroplasticité, la capacité du cerveau à remodeler ses réseaux structurels et fonctionnels en réponse à une expérience. Elle est réduite dans différentes pathologies neuropsychiatriques, comme la dépression, le syndrome de stress post-traumatique ou les maladies neurodégénératives. "Nos recherches indiquent qu'une dose unique de psychédélique agit non seulement à court terme en modifiant la perception, mais induit également des modifications bénéfiques durables sur les fonctions cérébrales, développe Elizabeth J. Brouns, première autrice de l'étude. Cela suggère de nouvelles pistes pour des schémas posologiques maximisant les bénéfices thérapeutiques tout en minimisant l'exposition et les effets secondaires potentiels."

    Avec ses collègues, elle souligne que d’autres travaux seront nécessaires pour mieux comprendre les effets de ces substances et pouvoir un jour les utiliser cliniquement. Ils s’interrogent notamment sur de potentiels seuils de tolérance et sur les évolutions des effets après des administrations répétées. "Des études systématiques sur ces paramètres seront cruciales pour concevoir des protocoles de traitements psychédéliques optimisés", concluent-ils.

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    JDF

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