Cerveau
Les régimes riches en graisses et en sucres nuisent aux fonctions cognitives
Une alimentation riche en graisses et en sucres pourrait dégrader les fonctions cérébrales, en particulier les capacités à se repérer dans l’espace.

- Par Mégane Fleury
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- monticelllo/ISTOCK
Notre assiette a des conséquences sur notre santé. Une nouvelle étude de l’Université de Sydney le confirme. Ses auteurs ont mis en évidence un lien entre une alimentation trop riche en graisses et en sucres et une altération des fonctions cérébrales. Ils publient leurs résultats dans International Journal of Obesity.
Alimentation et mémoire : une étude basée sur une expérience de réalité virtuelle
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont recruté 55 étudiants universitaires, âgés de 18 à 38 ans. Tous ont répondu à des questionnaires sur leur consommation d'aliments sucrés et gras, et ont renseigné leur indice de masse corporelle (IMC). En parallèle, les scientifiques ont testé leur mémoire de travail. "Lors de l’expérience, les participants devaient parcourir un labyrinthe de réalité virtuelle et localiser un coffre au trésor 6 fois, expliquent les auteurs. Le labyrinthe était entouré de points de repère permettant aux participants de mémoriser leur itinéraire."
Si les participants trouvaient le trésor en moins de quatre minutes, ils pouvaient passer à l'essai suivant. Sinon, ils étaient "téléportés" à l’emplacement du coffre et avaient dix secondes pour se familiariser à nouveau avec l’endroit, avant de recommencer l’essai. Dans le dernier exercice, le trésor était retiré du parcours, mais les étudiants devaient retrouver, de mémoire, son emplacement.
L'hippocampe, une région cérébrale sensible aux effets d'une mauvaise alimentation
"Les personnes ayant une alimentation faible en matières grasses et en sucre étaient capables de localiser l'emplacement avec une plus grande précision que celles qui consommaient ces aliments plusieurs fois par semaine", ont observé les auteurs. Ils ont ensuite contrôlé d’autres paramètres en dehors de l’expérience pour vérifier leurs résultats et ont conclu que la consommation de sucres et de matières grasses des participants était un "indicateur fiable de la performance lors de ce septième test final". Selon eux, il est probable que les effets néfastes de cette alimentation soient concentrés sur l'hippocampe, une structure cérébrale essentielle à la navigation spatiale et à la formation de la mémoire, plutôt que sur l'ensemble du cerveau.
"Des changements alimentaires peuvent améliorer notre capacité à nous repérer"
"La bonne nouvelle, c'est que nous pensons que cette situation est facilement réversible, souligne le Dr Dominic Tran, directeur de cette recherche. Des changements alimentaires peuvent améliorer la santé de l'hippocampe, et donc notre capacité à nous repérer dans notre environnement, par exemple lorsque nous explorons une nouvelle ville ou découvrons un nouvel itinéraire pour rentrer chez nous." Pour rappel, de bons choix alimentaires permettent aussi de réduire le risque d'obésité, de maladies métaboliques et cardiovasculaires, et de certains cancers.