Sommeil
Senior : ces troubles nocturnes augmenteraient le risque d'invalidité un an plus tard
Selon une nouvelle étude, l’insomnie et l’utilisation de somnifères sont associées à un risque plus élevé d’invalidité chez les personnes âgées.

- Par Diane Cacciarella
- Commenting
- Ridofranz/iStock
15 à 20 % de la population est atteinte d’insomnie, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Mais l’incidence augmente avec l’âge, car le vieillissement est associé à une dégradation de la qualité du sommeil, aggravée par la sédentarité et la somnolence diurne. Pour y faire face, certains optent pour la prise de somnifères…
Mais, pour les personnes âgées, ce n’est pas une bonne solution, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Sleep.
Insomnie et prise de somnifères augmentent le risque de handicap
En effet, ces travaux montrent que les plus touchées par l’insomnie et la consommation de somnifères ont aussi un risque plus important de souffrir d’invalidité par la suite. "Les personnes âgées qui consommaient plus de somnifères ou avaient plus de symptômes d’insomnie, évoluaient plus rapidement vers un handicap plus important", assure Orfeu Buxton, co-auteur de l’étude, dans un communiqué.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les données de 6.722 personnes âgées de plus de 65 ans. Ces informations provenaient de l'étude nationale sur les tendances en matière de santé et de vieillissement (NHATS), d’autres travaux qui mesuraient le niveau de handicap en évaluant certaines activités d’autonomie (s’habiller, manger, aller aux toilettes et prendre une douche) et de mobilité, notamment sortir du lit, se déplacer à l'intérieur et sortir.
En parallèle, les données de l’étude NHATS renseignaient aussi le niveau d’insomnie (en fonction des symptômes) et de prise de somnifères : jamais, une fois par semaine, certaines nuits, la plupart des nuits et toutes les nuits. Il y avait donc cinq niveaux.
À chaque niveau d'insomnie, le risque de handicap augmente de 0,2 point
Résultats :
- Pour l'insomnie, à chaque niveau franchi, le risque de handicap augmentait de 0,2 point, l’année suivante.
- Pour la prise de somnifères, le risque de handicap était aussi plus important de 0,19 point à chaque niveau franchi.
"Ces résultats indiquent que l’insomnie et l’utilisation de somnifères peuvent toutes deux contribuer à l’invalidité, assure Tuo-Yu “Tim” Chen, principal auteur de l’étude. À titre d'exemple, ces chiffres suggèrent qu'une personne âgée qui, en cinq ans, passerait de “jamais” à “tous les soirs” pour la prise de somnifère serait susceptible de développer un handicap cliniquement significatif. Au niveau individuel, nous ne pouvons pas prédire le risque de manière aussi précise, mais si une personne âgée souffre de troubles du sommeil prolongés et/ou prend des somnifères au fil du temps, elle est très susceptible de devenir handicapée."
Ainsi pour lutter contre les insomnies et réduire les risques de handicap, les auteurs recommandent de commencer par le suivi d’une thérapie cognitivo-comportementale pour aider les patients à identifier les pensées, les comportements ou les problèmes qui les empêchent de dormir.