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Découverte d’une nouvelle protéine pour le traitement du cancer du pancréas

Des recherches ont identifié une nouvelle méthode pour cibler et supprimer la protéine Pin1, liée au cancer du pancréas. Des traitements plus efficaces pourraient découler de cette découverte.

  • Shidlovski / istock
  • 18 Avr 2025
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    Des scientifiques de l’Université de Californie à Riverside (Etats-Unis) ont mis au point une nouvelle méthode pour cibler et dégrader une protéine appelée Pin1, un acteur important dans le développement du cancer du pancréas. Leurs travaux, publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, pourraient permettre de mettre au point de nouvelles thérapies plus efficaces contre ce cancer très agressif, dont le taux de survie à cinq ans ne dépasse pas 11 %.

    Cancer du pancréas : une protéine clé liée à son apparition

    Pin1 est une enzyme jouant un rôle fréquent dans les processus cellulaires, elle est suractivée dans certains types de cancers, dont celui du pancréas. Sa présence en nombre important dans les cellules cancéreuses et les fibroblastes (les cellules principales du tissu conjonctif) associée aux tumeurs favorise la croissance et la progression de ces dernières. "Cibler Pin1 pourrait aider à désorganiser l’environnement tumoral et à rendre les cellules cancéreuses plus vulnérables aux traitements", indiquent les spécialistes dans un communiqué.

    Pour contrer Pin1, les chercheurs ont mis au point des dégradeurs moléculaires, appelés "pieds-de-biche moléculaires". Ces agents en se fixant sur la protéine Pin1 et en ouvrant sa structure, font qu'elle devient instable et "marquée" pour la dégradation cellulaire. Selon les auteurs de l'étude, cette découverte permettrait un potentiel thérapeutique unique, puisqu'elle inhibe Pin1 et élimine totalement des cellules cancéreuses et des fibroblastes qui sont associés aux tumeurs.

    Les scientifiques se sont aussi penchés sur l’interaction entre les cellules cancéreuses du pancréas et les fibroblastes liés au cancer. Ces fibroblastes forment une barrière qui rend difficile l’accès des traitements aux cellules cancéreuses. Diminuer l’activité des fibroblastes par la dégradation de Pin1 pourrait rendre les tumeurs plus accessibles aux traitements anticancéreux.

    De nouveaux traitements pour les cancers difficiles à traiter

    Les scientifiques testent ces "pieds-de-biche moléculaires" afin d'évaluer leur efficacité chez les patients souffrant de cancers pancréatiques ou de métastases péritonéales. Le but serait de développer ces dégradeurs moléculaires pour créer de nouveaux traitements contre les formes de cancers difficiles à traiter. L'équipe de recherche estime que cette approche thérapeutique pourrait également être bénéfique pour d’autres cancers où les fibroblastes associés aux tumeurs jouent un rôle prépondérant. De nouveaux traitements anticancéreux pourraient ainsi voir le jour.

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    JDF

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